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291. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Des érudits de trente ans, comme La Boétie, mouraient à la façon des héros de Plutarque, en prononçant de graves discours, qu’ils semblaient réciter de mémoire, comme une leçon apprise aux écoles. […] Les uns approuvent la conduite du héros ou de l’héroïne de l’historiette ; les autres la blâment. […] J’en dirai autant de cet art de la flatterie qui s’attache au solide, qui loue les personnes des qualités qu’elles devraient avoir, et qui ne ménage pas moins la pudeur du panégyriste que celle du héros.

292. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Vous venez d’applaudir ce que faisaient deux jeunes héros à quinze ans ; je vous présente maintenant la vertu centenaire, en la personne de Marie Coustot, de Condom. […] Le héros, quand il se met à réfléchir, trouve qu’il a agi comme un être absurde, et c’est justement pour cela qu’il a été un héros. […] Emmeline Nadaud existe aussi bien que telle héroïne pervertie de tel roman pris surnature.

293. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

Comme toutes les cités illustres du monde antique, la Tragédie grecque a la gloire d’avoir eu pour fondateur un héros. […] Dans l’interlocuteur qui lui vient, le héros trouve un appui ou une résistance, il ne raconte pas seulement, il agit. […] On ne voit pas les héros proportionnés de Sophocle, les personnages tout humains d’Euripide, représentés par des géants masqués, chaussés de piédestaux, aux faces immobiles et marmoréennes. […] Ses héros expriment un sentiment immuable.

294. (1874) Premiers lundis. Tome II « Charles de Bernard. Le nœud Gordien. — Gerfaut. »

Gerfaut, le héros du roman, est aussi un des héros du jour, un écrivain à la mode, un dramaturge applaudi, un romancier qu’on s’arrache ; à trente ans, après bien des efforts et de longues sueurs, il a gagné, lui aussi, son bâton de maréchal ; il est aujourd’hui, comme dit spirituellement l’auteur, un de ces jeunes maréchaux de la littérature française dont Chateaubriand semble le connétable.

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