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813. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIIe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou Le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (1re partie) » pp. 305-364

Ses fils travaillaient dans mon cabinet, aux Affaires étrangères ; j’étais fier du nom, et, en lisant dans les journaux ce programme de la république de propriété, d’ordre et de vraie liberté signé Hugo, je me félicitais qu’un si puissant esprit s’engageât dans l’armée où je servais moi-même la cause des améliorations populaires possibles, contre les démagogues de la rue, ces rêveurs de sang et de guerre, et contre les utopistes, ces démagogues de l’idée. […] plus de guerres civiles ! […] « Oui, une société qui admet la misère… oui, une humanité qui admet la guerre, me semblent une société, une humanité inférieures, et c’est vers la société d’en haut, vers l’humanité d’en haut que je tends, société sans rois, humanité sans frontières… « Je veux universaliser la propriété, ce qui est le contraire de l’abolir, en supprimant le parasitisme, c’est-à-dire arriver à ce but : tout homme propriétaire et aucun homme maître.

814. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Il rentra avec le roi après Waterloo ; il fut nommé pair de France, et écrivit quelques discours d’apparat indécis, jusqu’à la guerre d’Espagne ; il s’irrita contre le favori du roi, M.  […] Il sortit du conseil en Coriolan, et déclara le lendemain une guerre de vengeance au parti qu’il servait la veille. […] Non ; aucun homme d’État ne pouvait, de bonne foi, se faire une illusion pareille ; la guerre à mort entre l’ordre public, qui est l’intérêt et le droit de tous, et la presse libre, qui n’est que l’intérêt d’un petit nombre d’hommes de plume sans mandat et sans responsabilité, était évidemment l’état sauvage, au lieu de l’état régulier d’une nation en état légal.

815. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

Comme historien, à quelle partie de la science historique n’a-t-il pas touché, guerre, administration, gouvernement, sous toutes les formes de société appliquées chez les anciens, depuis le, pouvoir absolu de l’Orient jusqu’à l’extrême démocratie ? […] Si sa curiosité pour tous les objets des disputes des hommes lui eût donné la tentation d’y regarder, les guerres de religion l’en eussent bientôt dégoûté. […] Montaigne y vit tout ce qui est de l’homme guerres, paix, dissensions civiles et religieuses, assemblées, croyances, renaissance des lettres et des arts, toutes les passions toutes les exagérations, toutes les vertus, l’héroïsme des armes et de la science ; toutes les calamités, la famine, la peste, le pillage, et ce qu’il appelle la ruine publique.

816. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Il avait déjà vu Francfort, Weimar, Leipsig, Dresde, quand son voyage fut subitement interrompu par un deuil de famille et par la déclaration de la guerre. […] Il avait été bouleversé jusqu’au fond de l’âme par la guerre, par les conditions cruelles de la paix, par les atrocités de la Commune. […] Sa clairvoyance d’historien et son sens profond de la justice lui faisaient prévoir l’issue de la guerre. […] Ernest Renan a ainsi résumé son programme : Pas de révolution, pas de guerre, progrès, liberté. […] Il avait aussi attentivement étudié les archives de Nantes pour la guerre de Vendée.

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