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1292. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Celui qui ne vous connaît pas ne croirait guère que vous avez des goûts si pratiques. […] La mouette, volant dans ce temps au-dessus de la mer qui a couvert ces hauteurs, ne pensait guère que nous y passerions un jour tous deux en voiture. […] « Vous ne savez guère, me dit-il, à quelle place curieuse nous nous trouvons en ce moment.

1293. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Chez son oncle le chanoine, à Uzès, dans ce Midi encore espagnol, il fait cette remarque : « Vous savez qu’en ce pays-ci on ne voit guère d’amour médiocre ; toutes les passions y sont démesurées. » Peut-être se souviendra-t-il de ces Hermione et de ces Roxane à foulard rouge. […] « Ce n’est pas une chose aisée à soutenir, écrivait-elle un jour à Mme de Grignan, que la pensée de n’être pas aimée de vous : croyez-m’en. » Et, tandis qu’elle se consumait pour cette pédante impitoyable qui ne l’aimait pas, elle ne s’apercevait point que son fils Charles, dont elle ne se souciait guère, l’aimait, lui, de tout son coeur, et que c’était un garçon tout simplement délicieux. […] Elle n’explique guère les grands écrivains.

1294. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

La Force reste muette, étant inconsciente et irresponsable : on ne distingue guère plus sa figure qu’on n’entend sa voix ; ce n’est qu’un valet de bourreau vu de dos. […] Il n’apparaît guère cependant chez les poètes, que pour être indignement bafoué. […] Ouranos, depuis qu’il avait été mutilé par Cronos, ne figurait guère plus dans la mythologie qu’un Mérovingien tonsuré ne reparaît dans l’histoire.

1295. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1890 » pp. 115-193

Il disait à propos de l’Institut, où la médecine n’est guère représentée que par Charcot ou par Bouchard, qu’aucun professeur, devant la vague promesse de l’un ou de l’autre, de l’aider à entrer à l’Institut, n’avait le courage, dans les examens, de préférer un élève à lui, à un élève de Charcot ou de Bouchard. […] On sent dans ces lettres, qu’en ce pays de chaleur torride sans air, en ce pays d’anémie et d’épidémie, en ce pays au mois d’octobre meurtrier, en ce pays, où un Européen ne peut guère vivre que trois ans, et encore avec des séjours dans la montagne ; on sent que contre le voisinage de cette mort, c’est au moyen du champagne, du bal, du flirtage, d’une vie mondaine enragée, que ces hommes et ces femmes en chassent la pensée. […] — et que vous ne lui avez guère connu de mauvais sentiments que contre la trop grosse bêtise ?

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