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925. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Plus tard, on reprochera à Ronsard de parler grec et latin en français. […] On pourrait dire, je crois, qu’ils furent des poètes grecs, latins ou italiens, mais, en même temps, des artistes français. […] C’est pourquoi il est si grand, en dépit de l’étroitesse des règles, et si personnel, malgré le drame grec. […] tel qu’il nous apparaît à travers même d’excessives admirations, il n’est qu’une plus exquise adaptation de l’esprit grec à notre race ! […] n’importe, c’est de l’esprit grec qu’il tient le goût de l’ordre, de la mesure, le mépris de l’excès, — l’harmonie.

926. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Labbe trouvoit du jansénisme jusques dans les Racines Grecques de Port-royal. […] Cette idée d’un paganisme plus grossier que celui des Grecs & des Romains, enté sur le christianisme, rejouissoit les jansénisnistes. […] Ils furent mis au rang de ces sçavans qui, par la connoissance des langues, ouvrirent les trésors des Grecs & des Latins. […] Maur arma contre l’auteur de cette piéce : elle l’accabla de dissertations sur dissertations Grecques & Latines. […] Le discours parut un chef-d’œuvre d’érudition ancienne & moderne, sacrée & profane, Grecque & Latine.

927. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Ce mot a eu bien des sens en français, un peu comme celui de sage en grec. […] Le chevalier sait bien l’antiquité latine et grecque ; il en parle très-volontiers, d’une manière qui nous paraît bien d’abord un peu étrange, car il l’accommode, bon gré mal gré, à ses façons modernes ; pourtant il y a de quoi profiter à l’entendre. […] Aussi je tiens d’un auteur grec que c’étoit un crime à la cour d’Alexandre de remarquer les moindres fautes dans les œuvres d’Homère. » Voiture et Homère ! […] Τών άπαιδεύτων : la noble chose que les Grecs appelaient πάιδεία, et dont ils étaient si fiers, est bien, en effet ce qui constituait chez eux l’ honnête homme , pour parler le style de notre sujet.

928. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Il avait si bien pénétré et retourné les idées grecques et romaines, qu’elles s’étaient incorporées aux siennes. […] L’érudition et l’éducation classiques l’ont fait classique, et il écrit à la façon de ses modèles grecs et de ses maîtres romains. […] Là-dessus, on lui dit qu’il est fou, et l’on disserte devant lui sur sa maladie156. « Ce mal s’appelle en grec μανἱα, en latin insania, furor, vel ecstasis melancholica, c’est-à-dire egressio, quand un homme ex melancholico evadit fanaticus. […] Les dieux grecs et tout l’Olympe antique, les personnages allégoriques que les artistes peignent alors dans leurs tableaux, les héros antiques des légendes populaires, tous les mondes, le réel, l’abstrait, le divin, l’humain, l’ancien, le moderne, sont fouillés par ses mains, amenés sur la scène pour fournir des costumes, des groupes harmonieux, des emblèmes, des chants, tout ce qui peut exciter, enivrer des sens d’artistes.

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