Né avec de l’ardeur pour l’étude des Lettres, & formé par l’Abbé Desfontaines, il se seroit fait plus de réputation, si les devoirs de son état (il étoit Cheveau-Léger) lui eussent laissé plus de loisir pour cultiver son esprit & épurer son goût.
Ses Ouvrages en prose pouvoient avoir quelque valeur, dans un temps où le raisonnement & le goût étoient si loin de leur perfection ; mais en qualité de Poëte, Beze est-il digne de figurer dans la belle édition des Auteurs classiques, imprimés chez Barbou ?
On pourroit former un très-bon Recueil de son Journal, sous le titre d’Esprit de le Clerc ; il faudroit pour cela qu’un homme de goût se chargeât de ce travail.
Si M. le Duc de Nevers protégea la Phédre de Pradon contre celle de Racine, ce fut moins par défaut de goût, que pour complaire à Madame Deshoulieres, & à quelques autres Beaux-Esprits, qui, par leurs souplesses, avoient su l’intéresser dans leur querelle.