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1340. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Histoire de Louvois par M. Camille Rousset. Victor-Amédée, duc de Savoie. (suite et fin.) »

« Ce prince, disait dès lors un bon observateur, est naturellement caché et secret ; quelque soin qu’on prenne de pénétrer ses véritables sentiments, on les connaît difficilement, et j’ai remarqué qu’il fait des amitiés à des gens pour qui je sais qu’il a de l’aversion… Je suis fort trompé si Madame Royale elle-même doit faire beaucoup de fondement sur sa tendresse et sur sa déférence, quand il sera le maître. […] Le vertueux, le sage, le philanthrope Catinat se voit chargé d’exterminer ce peuple paisible et fidèle, au cœur de ses vallées : homme de devoir et, après tout, déconsigné, il fera son métier en conscience ; il fouille le pays en tous sens, il relance dans les lieux inaccessibles ces gens « plus difficiles à trouver qu’à vaincre. » Après moins de trois semaines de campagne, il se donne la triste satisfaction d’écrire à Louvois (9 mai 1686) : « Ce pays est parfaitement désolé ; il n’y a plus du tout ni peuples ni bestiaux.

1341. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) »

« Le roi lui répondit assez froidement : « Ce n’est pas la peine » ; et sans paraître vouloir entendre un plus long discours, il alla faire la conversation avec gens qui étaient dans sa chambre ; ensuite il commença sa partie de quadrille. […] Louis XV était un peu honteux de tout ce qu’on lui avait fait faire, et comme les gens faibles qui ont baissé pavillon, il en voulait à ceux qui l’avaient mis ou surpris en cet état ; il avait hâte de prendre sa revanche.

1342. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Marie-Antoinette (suite et fin.) »

Tout est tranquille ici ; je m’y plais bien plus qu’avec les gens de Versailles. […] Louis XVI qui, dans son apathie de nature, n’était peut-être pas fâché d’échapper à ce puissant conseiller qui le pressait trop d’agir, disait : « Voilà ce que c’est que d’employer des gens peu estimables ! 

1343. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat. »

Il est permis de penser qu’en plaidant cette mauvaise cause Catinat sentait le côté juste des raisons qu’on lui opposait ; il a des expressions d’estime, et presque des éloges pour la partie adverse : « J’ai trouvé, disait-il dans sa lettre à Louvois (15 octobre 1681), ces gens-ci tout autrement que je n’avais pensé ; j’espérais beaucoup de la permission d’offrir de l’argent ; à quoi ils m’ont paru fort insensibles, et toutes les offres qui ont tendu à cela ont été très-mal reçues. […] Ces raisons si subtiles et si pressantes sans leur donner de relâche, n’ont pu leur paraître qu’un prétexte pour les opprimer. » Pour adoucir et remettre un peu ces gens-là, dit-il, qu’on a fort effarouchés, Catinat fait proposer au roi de les désavouer officiellement, M. de Boufflers et lui, et de faire dire par l’abbé Morel qu’ils ont trop pris sur eux et dépassé leurs instructions par trop de zèle.

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