J’aurais bientôt fait la liste des hommes de génie dans les lettres depuis la création du monde, et je n’aurais pas si tôt fait celle, je ne dis pas des actions héroïques, mais des héros dans tous les genres ; cependant quelle multitude d’actions étonnantes que l’histoire n’a point célébrées ! […] Que le genre humain serait à plaindre, s’il n’était pas mille fois plus facile de bien faire que de bien dire !
Il écrit, dans la dédicace de l’Étang de Berre (1915) : « Ce petit livre — dit — la ville et la province — épanouies — dans le royaume — pour les progrès — du genre humain » ; dans la préface de Quand les Français ne s’aimaient pas (1916), mettant en lumière « les services rendus à la beauté et à la vérité par les hommes de sang français », il spécifie que cela doit être considéré « sans perdre un seul instant de vue que la raison et l’art ont pour objet l’universel ». Des écrits plus anciens, remontant comme certains chapitres d’Anthinea à 1896 et 1898, font de même observer qu’« au bel instant où elle n’a été qu’elle-même, Athènes fut le genre humain. »
Corneille, inspiré par son génie, avait établi le genre de tragique le plus convenable aux Français, le genre héroïque qui fait couler des larmes généreuses, arrachées par l’admiration des nobles sentiments et des vertus sublimes. […] Qu’importent au genre humain les passions et les malheurs des héros de l’antiquité, s’ils ne servent pas à nous instruire ? […] Une parade parfaite en son genre est toujours un ouvrage méprisable. […] La Harpe ne voit dans le drame qu’un genre inférieur à la tragédie et à la comédie : j’y vois un genre destructeur de la tragédie et de la comédie, un genre usurpateur de la gloire, qui attire à lui le vulgaire par l’appât des aventures, et qui s’empare de l’âme des sots, toujours en grande majorité. […] Argant fait de la peine, parce que le genre est plus noble et le sujet plus grave.
Mais dans ce poëme en vers, comme dans les autres tentatives du même genre, telles que Jeanne Gray et Sophie, l’intention chez Mme de Staël vaut mieux que le résultat. […] Dans son second extrait ou article, Fontanes venge les Grecs contre l’invasion du genre mélancolique et sombre ; genre particulier à l’esprit du Christianisme, et qui pourtant est très-favorable aux progrès de la philosophie moderne. Il paraît que, dans la première édition, Mme de Staël avait écrit cette phrase, depuis modifiée : « Anacréon est de plusieurs siècles en arrière de la philosophie que comporte son genre. » — Ah ! […] Voltaire insultait Jean-Jacques, et c’est la voix seule du genre humain (pour parler comme Chénier) qui les réconcilie. […] Le mépris des petitesses et du médiocre en tout genre la prenait à la gorge, la suffoquait ; elle vérifiait et commentait à satiété la jolie pièce de Picard.