Il n’a rien oublié, ni le mal ni le bien ; le méchant et le lâche l’a mordu, et il en frémit encore : il souhaite aux autres meilleure chance, plus de fortune, une lutte moins étroite avec la vie. […] Poëte, entre les fleurs de l’âme il en est une Qui croît aux vents aigus de l’adverse fortune.
Ces preuves, ce sont sans doute les écrits durables et permanents ; mais le plus sûr est de ne pas s’en tenir uniquement aux écrits déjà anciens et qui ont jeté leur feu ; le meilleur coup de fortune pour une mémoire immortelle est d’avoir, du sein du tombeau, deux ou trois de ces retours et de ces réveils magnifiques qui étonnent les générations nouvelles, qui les convainquent qu’un mort puissant est là, redoutable encore jusque dans son ombre et son silence. […] J’ai vu avec peine que la mémoire et la célébrité de Mme de Staël n’avait eu aucune de ces bonnes fortunes et aucun de ces rafraîchissements.
Il semble que ces vieux rivaux de la guerre de Sept Ans, Frédéric, le prince Henri, Laudon, Lascy, se retrouvant en face les uns des autres, aient craint de tenter de nouveau la fortune et de remettre leur glorieux renom au hasard d’une grande mêlée. […] Elle n’est pas très-sincère ensuite, lorsqu’elle se félicite presque que sa négociation avec Frédéric ait manqué ; elle fait contre mauvaise fortune bon cœur.
La vie va former ce « niais », et rabattre son vol : un peu d’instinct, beaucoup de poltronnerie l’écartent de la grosse malhonnêteté ; il cède à l’occasion, ou à la nécessité, mais, tout compte fait, il aime mieux faire fortune sans risquer les galères ni l’infamie. […] C’est pis encore pour Jacob : les femmes font la fortune de ce laquais.