Les lettres ont commencé le plus souvent leur fortune, & ils sont ingrats envers les lettres ; leur avancement est un secret reproche qui leur dit ce qu’ils voudroient se déguiser à eux-mêmes, qu’ils n’avoient que le talent de faire fortune. […] Les Libraires aspirent l’argent qui ne remonte jamais vers la main qui a bâti leur fortune. […] Le Législateur qui trouvera le moyen de hacher les propriétés, de diviser & subdiviser les fortunes, servira merveilleusement l’Etat & la population. […] Tout état où les fortunes sont à-peu-près au même niveau est tranquile, fortuné & semble faire un tout. […] L’origine de tous les maux politiques doit s’attribuer à ces fortunes immenses accumulées sur quelques têtes.
Il va chercher fortune à Venise ; il trouve amour et fortune dans sa première liaison avec une belle courtisane de la capitale. […] Un vieillard mystérieux, qui avait amassé une fortune de cinquante mille ducats en mendiant sur le pont de Venise, remarque la bonne grâce et la charité de d’Aponte envers les pauvres. […] Il se présente à la première hôtellerie venue, sans autre bagage qu’un Horace, un Dante et un Pétrarque annotés par lui, seule fortune d’un philosophe, d’un amoureux et d’un poète. […] Il fait une certaine fortune à ce métier ; le directeur des théâtres, Taylor, l’envoie en Italie, la bourse pleine d’or, à la recherche des cantatrices les plus capables d’illustrer et d’enrichir son administration théâtrale. […] Leur longue lutte avec la fortune est un exercice qui les rajeunit en les terrassant.
C’est « le jeu effroyable, continuel, sans retenue, sans borne », dont parle la Bruyère, « où l’on expose sur une carte ou à la fortune du dé la fortune de sa femme et de ses enfants53. » Le jeu poussé jusqu’à cette fureur est une seconde nature ; c’est tout l’homme. […] Le portrait mis en gage procure à Valère mille écus, et ces mille écus ont ramené la fortune. […] On ne lui veut ni mal ni bien, et quand, à la fin de la pièce, il s’écrie : Muse, tenez-moi lieu de fortune et d’amour ! […] Molière n’eût pas désavoué cette apostrophe à Damis qui parle de chercher fortune « au Temple de mémoire » : Où vas-tu la chercher ? […] Les Biens de fortune.
C’est de ce corps, qui devint plus tard le 18e régiment de ligne, que Pelleport s’est proposé de faire l’historique, s’écartant peu de tout ce qui est relatif à la fortune et aux actions de la famille militaire à laquelle il appartient désormais jusqu’après la campagne de Russie. […] Elle a confiance dans son chef, mais, en s’abandonnant à sa fortune, elle ne le comprend et ne le devine qu’à demi ; on s’abstient même de trop se demander où l’on va et dans quel but. […] Le 15 août de la même année, il est fait officier de la Légion d’honneur et créé baron d’Empire : J’avoue que, lorsqu’une lettre du major-général m’annonça cette dernière faveur de l’Empereur, j’en éprouvai une bien vive sensation : c’était en effet, pour nous, pauvres officiers de fortune n’ayant que notre épée, un grand moment que celui dans lequel nous recevions une récompense destinée à perpétuer dans notre famille le souvenir de nos services. […] Lui montrant alors mes épaulettes de colonel, un peu détériorées par la dernière campagne : « Vous voyez ces épaulettes, monsieur, lui dis-je, voilà toute ma fortune ; eh bien !