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196. (1778) De la littérature et des littérateurs suivi d’un Nouvel examen sur la tragédie françoise pp. -158

Les lettres ont commencé le plus souvent leur fortune, & ils sont ingrats envers les lettres ; leur avancement est un secret reproche qui leur dit ce qu’ils voudroient se déguiser à eux-mêmes, qu’ils n’avoient que le talent de faire fortune. […] Les Libraires aspirent l’argent qui ne remonte jamais vers la main qui a bâti leur fortune. […] Le Législateur qui trouvera le moyen de hacher les propriétés, de diviser & subdiviser les fortunes, servira merveilleusement l’Etat & la population. […] Tout état où les fortunes sont à-peu-près au même niveau est tranquile, fortuné & semble faire un tout. […] L’origine de tous les maux politiques doit s’attribuer à ces fortunes immenses accumulées sur quelques têtes.

197. (1858) Cours familier de littérature. V « XXXe entretien. La musique de Mozart (2e partie) » pp. 361-440

Il va chercher fortune à Venise ; il trouve amour et fortune dans sa première liaison avec une belle courtisane de la capitale. […] Un vieillard mystérieux, qui avait amassé une fortune de cinquante mille ducats en mendiant sur le pont de Venise, remarque la bonne grâce et la charité de d’Aponte envers les pauvres. […] Il se présente à la première hôtellerie venue, sans autre bagage qu’un Horace, un Dante et un Pétrarque annotés par lui, seule fortune d’un philosophe, d’un amoureux et d’un poète. […] Il fait une certaine fortune à ce métier ; le directeur des théâtres, Taylor, l’envoie en Italie, la bourse pleine d’or, à la recherche des cantatrices les plus capables d’illustrer et d’enrichir son administration théâtrale. […] Leur longue lutte avec la fortune est un exercice qui les rajeunit en les terrassant.

198. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

C’est « le jeu effroyable, continuel, sans retenue, sans borne », dont parle la Bruyère, « où l’on expose sur une carte ou à la fortune du dé la fortune de sa femme et de ses enfants53. » Le jeu poussé jusqu’à cette fureur est une seconde nature ; c’est tout l’homme. […] Le portrait mis en gage procure à Valère mille écus, et ces mille écus ont ramené la fortune. […] On ne lui veut ni mal ni bien, et quand, à la fin de la pièce, il s’écrie : Muse, tenez-moi lieu de fortune et d’amour ! […] Molière n’eût pas désavoué cette apostrophe à Damis qui parle de chercher fortune « au Temple de mémoire » : Où vas-tu la chercher ? […] Les Biens de fortune.

199. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Souvenirs militaires et intimes du général vicomte de Pelleport, publiés par son fils. » pp. 324-345

C’est de ce corps, qui devint plus tard le 18e régiment de ligne, que Pelleport s’est proposé de faire l’historique, s’écartant peu de tout ce qui est relatif à la fortune et aux actions de la famille militaire à laquelle il appartient désormais jusqu’après la campagne de Russie. […] Elle a confiance dans son chef, mais, en s’abandonnant à sa fortune, elle ne le comprend et ne le devine qu’à demi ; on s’abstient même de trop se demander où l’on va et dans quel but. […] Le 15 août de la même année, il est fait officier de la Légion d’honneur et créé baron d’Empire : J’avoue que, lorsqu’une lettre du major-général m’annonça cette dernière faveur de l’Empereur, j’en éprouvai une bien vive sensation : c’était en effet, pour nous, pauvres officiers de fortune n’ayant que notre épée, un grand moment que celui dans lequel nous recevions une récompense destinée à perpétuer dans notre famille le souvenir de nos services. […] Lui montrant alors mes épaulettes de colonel, un peu détériorées par la dernière campagne : « Vous voyez ces épaulettes, monsieur, lui dis-je, voilà toute ma fortune ; eh bien !

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