Sans doute les premières ont une forme stéréotypée, tandis que les autres varient ; celles-là obéissent à l’instinct, celles-ci à l’intelligence. […] Mais les choses ne prennent cette forme que rétrospectivement ; les changements étaient qualitatifs et non pas quantitatifs ; ils défiaient toute prévision. […] Mais il ne s’agit que d’un point particulier : la nature humaine en tant que prédisposée à une certaine forme sociale. […] Il n’est pas impossible qu’il y ait eu là trois réactions, apparentées entre elles, contre la forme qu’avait prise jusqu’alors l’idéal chrétien. […] Ce fut un emprunt à la « religion statique » des anciens, qu’on démarqua et qu’on laissa à sa forme statique sous l’étiquette nouvelle que la religion dynamique fournissait.
Éteinte dans sa forme individuelle, mais revivant à certains égards sous une autre forme plus abstraite, elle peut être appréciée à la fois, avec la liberté qui appartient à la critique du passé, et avec l’intérêt qui s’attache à l’observation des faits contemporains. […] Est-il une forme de tristesse, une nuance de mélancolie qui ne soit contenue dans ce type ou qui ne puisse s’y rattacher ? […] Redevenu riche, il forme un établissement agricole qui fournit un noble aliment et à son activité et à sa bienfaisance. […] Sans apprécier, au point de vue de la forme, le mérite de la raillerie de M. […] On s’accorde à voir en lui le créateur du pessimisme dans sa forme moderne.
Les contemporains appelaient le marquis d’Argenson (pour le distinguer de son frère plus fin et plus poli) d’Argenson la bête : on conçoit, quand on a lu et vu le marquis en déshabillé avec toutes ses rudesses et ses grossièretés de nature, que des gens du monde, surtout sensibles à la forme, lui aient donné ce surnom-là ; mais il faut convenir que la bête avait de terribles instincts, et qu’elle devinait plus juste bien souvent que les soi-disant spirituels. […] Je dis restes, car on ne sait réellement si, chez lui, ce sont des restes ou des commencements de grand ministre ; mais les obscurités, les écarts, les bizarreries de forme ou les singularités d’humeur, les préoccupations théoriques venaient bientôt compliquer la marche, entraver les combinaisons : l’or ne put jamais se dégager des scories. […] Il emploie souvent, en écrivant pour lui seul, cette forme de phrase, cette agréable supposition, qui lui semble toute naturelle : Si j’étais premier ministre… : il y visait, et plus d’une fois il se crut tout près d’arriver. […] Le piquant, lorsqu’on lit de suite le Journal, est de voir les idées sensées de d’Argenson, ses vœux honorables pour la grandeur de son pays, se mêler sans cesse à ses propres poussées d’ambition ; car ce vertueux était de la même pâte que les autres hommes, seulement son ambition prenait, à son insu, je ne dirai pas le masque, mais la forme du bien public : il avait l’ardeur du bien, s’en croyait les moyens et la science, et avait hâte d’en venir à l’application. […] Quand il croit avoir bien argumenté et dans les formes, M. d’Aube ne doute jamais du résultat.
La femme qui se déshabille pour se donner à un homme dépouille avec ses vêtements toute sa personne sociale ; elle redevient pour celui qu’elle aime ce qu’il redevient, lui aussi, pour elle : la créature naturelle et solitaire dont aucune protection ne garantit le bonheur, dont aucun édit ne saurait écarter le malheur. » Je suis ravi de cette beauté de pensée et de forme ; mais je tourne la page et j’y trouve une « floraison » ou un « avortement » qui « dérive » d’une certaine qualité d’amour. […] Renan, il tient le dédain aristocratique et surtout le dilettantisme, « cette disposition d’esprit, très intelligente à la fois et très voluptueuse, qui nous incline tour à tour vers les formes diverses de la vie et nous conduit à nous prêter à toutes ces forme sans nous donner à aucune » ; de M. […] Bourget est très nettement de ceux qui sont moins préoccupés du monde extérieur que du monde de l’âme, moins sensibles au plaisir de voir et de rendre la forme des choses ou les divers aspects de la mêlée humaine qu’à celui de décomposer des sentiments et des idées en leurs éléments primitifs et de remonter d’un phénomène moral à un autre, jusqu’à tant qu’il s’en trouve un qui soit irréductible. […] Bourget finit par atteindre tout au fond des âmes qu’il étudie, c’est toujours (quelque forme qu’il revête et de quelques nuances qu’il s’enrichisse en affleurant à la surface) le sentiment de la nécessité des choses — ou de la disproportion entre l’idéal et la réalité, entre notre rêve et notre destinée.