Parlant de la dévastation de Saint-Germain-l’Auxerrois, du sac de l’Archevêché, signalant la faiblesse de conduite et de langage des organes de la force publique, il en déplorait l’abaissement : Pour calmer l’émeute, disait-il, on s’humilie devant elle… Une république fondée sur les lois, la république du Consulat, par exemple, ne s’accommoderait pas du désordre, et l’étrange monarchie conçue par les centres de la Chambre, la monarchie attendant des lois et n’osant en faire, s’arrange de ces déplorables scènes […] On ne prêche pas l’entraînement, on ne le prêche pas plus que la force : il est ou n’est pas… Il reconnaissait, à la date où il écrivait ces lignes, que l’heure était déjà passée, et il en souffrait. […] Le temps de la politique brutale est passé, avec les défaites de la force brutale qui nous a plus ou moins poussés en 1831 et 1832, et à laquelle nous avons payé tribut par esprit de chevalerie. Je sens plus que personne que, depuis le licenciement de la force brutale, notre politique n’a plus l’importance qu’elle avait lorsqu’elle n’exprimait que l’emportement, les passions et l’audace du parti ; nous dépendons encore du procès d’avril ; quand il sera terminé, nous aurons un système de guerre tout nouveau à suivre… Mais l’attentat de Fieschi éclatait quelques mois après ; les lois de Septembre s’ensuivaient, et la nouvelle ligne de politique projetée par Carrel s’ajournait indéfiniment.
Les qualités de ton excellent cœur, la force et la grandeur de ton âme me pénètrent du plus tendre amour. […] Le courage de se rompre ainsi, m’a toujours paru un des plus nobles efforts dont un homme de sens pût se glorifier à ses yeux. » Un fait singulier et des plus minces fut l’ouverture qu’il saisit pour rentrer dans ses avantages et reconquérir, à force d’adresse et de talent, tout ce qu’il avait perdu. […] Il réunit tout, la plaisanterie, le sérieux, la raison, la gaieté, la force, le touchant, tous les genres d’éloquence, et il n’en recherche aucun, et il confond tous ses adversaires, et il donne des leçons à ses juges. […] Mais c’est quand il donne dans la sensibilité ou dans la solennité, qu’il y a surtout des endroits fréquents où il force les tons et où il nous avertit des défauts d’alors qui étaient aussi les siens.
Il sentait que les forces de la nation lui manquaient et se retiraient de lui, et, chose singulière ! les forces physiques l’abandonnaient également. […] Mon seul vœu, c’est qu’en avançant, et sûr désormais de lui et de tous, comme il l’est et le doit être, il se méfie moins, qu’il s’abandonne parfois à l’essor, et qu’il ose tout ce qu’il sent ; voyageur, qu’il laisse étinceler cette larme amoureuse du beau, qui lui échappe en présence du Parthénon ou des marbres ioniens de l’Asie Mineure ; romancier, qu’il continue d’appliquer ses burins sévères et qu’il craigne moins, jusque dans la passion ou dans l’ironie, de laisser percer quelque attendrissement ; historien, qu’il laisse arriver quelque chose aussi de l’éloquence jusque dans la fermeté de ses récits ; que, dans la grande et maîtresse histoire qu’il prépare, il réunisse tous ces dons, et comme toutes ces parties séparées de lui-même, qu’il a perfectionnées avec tant de soin une à une ; qu’il les fonde et les rassemble désormais, et qu’il accomplisse avec toutes les forces qu’il possède, et avec ce feu qui unit le cœur à la volonté, cette belle histoire de Jules César, du plus ami de l’esprit entre les conquérants, du plus aimable entre les grands mortels. […] Ne leur demandez point d’ailleurs cette continuité dans les caractères, cette suite dans l’action et dans l’expression qui fait la force intérieure de ceux de M.
Ce serait méconnaître la force, la fécondité et l’abondance variée de Catulle Mendès, oublier Heredia et son souci du style et de la belle vision brève ; ignorer Gabriel Vicaire qui a retrouvé aux gerbes de la chanson populaire française quelques frais bouquets de bleuets ! […] Théophile Gautier, que nous aimons et connaissons plus et mieux que les fils de Parnasse, disait : « Je vois le monde extérieur et j’écris des métaphores qui se suivent. » Nous, nous avons cherché à voir le mieux possible le monde extérieur, à traduire quelques nuances, (le plus possible) du monde intérieur, ce qu’on en peut saisir, chacun dans les limites de ses forces, et nous avons cherché à créer des métaphores qui s’engendrent les unes les autres ; nous n’avons pas souvent tenu à les exprimer entièrement mais pour ainsi dire à les citer, à les énumérer. Plutôt que de donner toutes les racines et toutes les lignes d’une métaphore, nous préférons évoquer toute la série mobile des métaphores qu’une sensation entraîne avec elle, encore une fois, dans les limites de nos forces. […] Chacun doit trouver en lui-même sa force rythmique.