Sa Jobbie, par exemple, est une jolie et svelte Écossaise, qu’on dirait la sœur d’Ariel : on la croit légère, elle ne l’est pas ; on la croit une enfant, mais elle a vu passer le noble et beau seigneur, elle se l’est choisi tout bas, et lorsqu’il se marie à la fière Lucy, au sortir de cette noce à laquelle elle a assisté parée et comme riante, elle arrache les fleurs de sa tête, et cache sous ses mains sa pâleur de statue ; mais nul ne saura jamais son secret : Oui, qu’on te croie heureuse, ô ma Jobbie ! […] La rosée est si belle au matin sur les fleurs !
Tandis que la plupart ont l’air de chercher des trésors dans une chambre obscure, Jean Moréas s’en va au soleil cueillir les fleurs des champs. […] Une fleur est là, respirons-la.
Certes, tu n’as gardé de l’antique appareil Aucune chose en toi qui ne soit mutilée, Mais la fleur d’Idalie, à tes ronces mêlée, De ta naïade lasse embaume le sommeil. […] Il faut aimer la liberté. » La liberté, nous l’avions alors : c’était pour nous, de prendre possession de tout ce qui nous entourait, de rouler sur l’herbe, de moissonner les fleurs, de faire jouer les serrures verrouillées, et c’était pour moi, souvent, de m’entretenir en silence avec les peintures des galeries et les grandes ombres du clair de lune, car déjà j’avais la tête farcie de romans dévorés en cachette.
Émile Goudeau : Fleurs de Bitume. […] Fontainas : Le Sang des fleurs.