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1289. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

La féodalité, en tant que système contraire à la forte royauté, est finie dès le xvie  siècle ; elle dure encore comme noblesse, avec les convulsions de la Fronde, et tombe enfin avec ses privilèges, à la Révolution, devant le Tiers-État ; dès lors elle n’est plus qu’un préjugé. — L’Église, en tant que théocratie, est également finie dès le xvie  siècle ; la critique historique de la Renaissance l’a ruinée irrémédiablement ; elle subsiste comme religion, et même comme religion d’État, et, malgré toutes les crises, elle s’accommode plus ou moins aux temps nouveaux ; mais à elle aussi le xviiie  siècle porte un coup dont les conséquences se manifestent lentement aujourd’hui. […] Première période : de la Révolution à 1840 Dans les réalités de la politique, l’absolutisme persiste avec Napoléon et la Restauration ; son règne est fini dans les idées, dans les consciences. […] est considérable en France22 ; à ce grand Guyau, qui esquissait en 1886 son Irréligion de l’avenir, opposons les modernistes qui capitulent chaque jour devant Pie X : Anatole France part de Sylvestre Bonnard, idéal de sérénité scientifique, pour aboutir à L’Île des Pingouins, qui bafoue l’effort d’un peuple entier ; Brunetière, d’abord disciple de Taine, finit par les Discours de combat ; Jules Lemaître lui est très inférieur, mais son évolution est également caractéristique ; Zola abandonne les Rougon-Macquart pour écrire Les Trois Villes et Les Évangiles ; Édouard Rod manque totalement de puissance, mais il est dans sa sensibilité extrême un témoin de grande valeur. […] J’ai lu avec plaisir ces lignes d’un homme très compétent : « Parce que des sources italiennes ont été découvertes à des œuvres qui n’étaient pas suspectes d’en avoir, de jeunes critiques ont fini par se persuader que nos poètes du xvie  siècle n’ont jamais été capables d’écrire une ligne qui ne leur ait été dictée.

1290. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

C’est par cette résolution qu’elle continuë l’action qui étoit prête à finir : on prétend au contraire qu’elle est finie, et que la résistance de Murena en commence une autre : mais en vérité cela est-il raisonnable ? […] Comment peut-on croire une action finie, quand l’obstacle annoncé est présent ? […] Je ne saurois finir sans me faire justice sur ce que je reconnois de défectueux dans la tragédie. […] Les personnages n’agissent dans la plûpart des scenes, que par leurs sentimens ; et leur rôle paroît fini ou suspendu, dès qu’il demeure trop long-tems, sans laisser voir ce qu’il pense. […] J’ai été tenté de finir ma tragédie par une fureur de dom Pedre, qui fit pressentir ce qu’il devoit devenir dans la suite.

1291. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

Le dénouement vient ensuite calmer l’agitation où l’on a été, et produit une certaine satisfaction de voir finir une aventure à laquelle on s’est vivement intéressé. […] Alceste finit par demander en grâce qu’on daigne au moins prendre quelques soins pour le tromper. […] Il faut souvent finir un sens par la rime correspondante. […] Cet effort ne sera peut-être suivi que de plus de faiblesse ; et une plainte, d’abord peu violente, finira par des sanglots et des larmes. […] Je trouve, en général, dans tous les opéras italiens, des germes de passions, jamais la passion amenée à sa maturité, des scènes jamais filées, peu soutenues, toujours étouffées par des sens suspendus, point finis, et qui laissent à l’auditeur le soin de deviner.

1292. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le cardinal de Bernis. (Fin.) » pp. 44-66

Il indique alors quelques ridicules du jour qui sont un sujet tout fait pour la moquerie : « Il est plaisant, dit-il, que l’orgueil s’élève à mesure que le siècle baisse : aujourd’hui presque tous les écrivains veulent être législateurs, fondateurs d’empires, et tous les gentilshommes veulent descendre des souverains. » Il finit surtout par un conseil que Voltaire a trop peu suivi, et qui, au lieu de cette ricanerie universelle à laquelle il s’abandonnait, aurait dû être le but idéal suprême du grand écrivain en ces années de sa vieillesse : Riez de tout cela et faites-nous rire, lui dit Bernis en lui développant son plan ; mais il est digne du plus beau génie de la France de terminer sa carrière littéraire par un ouvrage qui fasse aimer la vertu, l’ordre, la subordination, sans laquelle toute société est en trouble. […] Entre le pape et l’ambassadeur d’Espagne, il avait fini par être l’intermédiaire ordinaire et le conciliateur agréable à tous deux : « Je suis le calmant de l’un et de l’autre.

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