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1601. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Le monde nouveau, la famille dans laquelle il entrait, le trouva singulièrement disposé à élever son libéralisme d’un cran si je puis dire, à lui trouver des raisons plus fines, plus neuves, plus distinguées, plus d’accord avec l’idée morale qu’on s’y faisait de la nature humaine. […] En ce qui est de système de procédure civile ou pénale, comme aussi en fait d’économie politique, il a eu, en causant, toutes sortes d’idées ingénieuses au service de ses amis qui s’occupaient de ces matières, et il leur a suggéré bien des vues fines de détail. […] Quand on arrive au terme de ce travail si instructif, et, somme toute, si agréable, peu s’en faut que tout à la fin il ne recommence, tant l’auteur se pose de questions nouvelles en finissant.

1602. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Condorcet, nouvelle édition, avec l’éloge de Condorcet, par M. Arago. (12 vol. — 1847-1849.) » pp. 336-359

Ses éloges académiques, quoiqu’on n’y rencontre presque jamais la couleur, la sensibilité, l’agrément ni le bonheur de l’expression, et que trop souvent la déclamation les dépare, se recommandent par des analyses fidèles, des jugements élevés et fermes, des observations fines et parfois mordantes : « On ne peut rien lire, dit M.  […] Vous verrez de beaux jours, vous les ferez : cette idée égaie la fin des miens. […] Cette fin malheureuse et les circonstances touchantes qui l’accompagnèrent, le long deuil, le mérite et la beauté de sa noble veuve, cette pitié et cette indulgence mutuelle dont chacun avait besoin après tant d’erreurs et tant d’excès, ont pu recouvrir les torts de ses dernières années et faire remonter peu à peu son nom au rang d’où il n’aurait jamais dû le laisser déchoir.

1603. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

» Le maître de la maison se leva brusquement, et tout le monde avec lui… Il faut tout lire de cette Prophétie, jusqu’au dernier mot où Cazotte se prédit à lui-même sa fin et en style plus poétique et figuré. […] Il était dit que jusqu’à la fin, et même à l’article du testament, il y aurait jour à un coin de plaisanterie dans la conduite et le langage de celui qui, en ayant bien des parties du juge, ne vient pourtant qu’au second rang des judicieux17. […] [NdA] La Harpe, dans les dernières années, faisait ses lectures, non plus au Lycée ou Athénée, mais à l’Hôtel de Bonneuil, rue de Provence, près la rue du Mont-Blanc. — Il logeait, à la fin, au Cloître Notre-Dame : c’est là que l’allaient voir Chateaubriand, Fontanes, Guéneau de Mussy. — M. 

1604. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — I. » pp. 389-410

On raconte qu’il voulut avant son départ, revoir Angers et l’oncle maternel qui avait eu quelque soin de son enfance ; là il s’exerça durant plusieurs mois par un régime actif et par des courses de chaque jour à ses fatigues nouvelles, et, quand il se crut suffisamment aguerri, il se mit en marche comme un valeureux fantassin (fin de 1783). […] Mais cette velléité, s’il l’a eue, dure peu ; écoutez la fin : L’attention, dit-il, fixée par des objets distincts, examine avec détail les rochers, les bois, les torrents, les coteaux, les villages et les villes. […] En ces entretiens dont on aimerait à saisir quelques échos, l’esprit fin, sévère, et le moins épris de la gloire des César, des Mahomet ou des Alexandre, jetait sans s’en douter les germes qui devaient si brillamment éclore au souffle de l’avenir dans une imagination héroïque et féconde.

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