Françoise de Rimini, une des beautés les plus touchantes de l’Italie à l’époque où écrivait le Dante, était fille du seigneur de Ravenne. […] Sur les marches de l’oratoire, une femme jeune et belle encore est agenouillée entre deux petites filles d’âge inégal. […] Derrière la veuve et ses filles, un jeune adolescent de douze à treize ans presse sous son bras gauche une grosse musette des Abruzzes.
En vérité, tout cet attirail de messe noire ne pouvait produire des miracles et le secours qu’il demandait à tant de gestes, de lieux, d’êtres artificiels suffisait à prouver combien il était traître à soi-même celui qui osait parler d’un culte du moi, alors que son esprit, insuffisant à ses grands desseins, pour vivre, avait besoin d’un âne, d’une petite fille, d’un jardin. […] Crime contre l’esprit et reniement du plus précieux, la pensée devenue art d’agrément comme la mandoline de la fille de la concierge et, à la fin du compte, voleur volé, fausseté, ennui de qui a si fort voulu ne pas être dupe. […] La rue des Martyrs fait allusion pour les contemporains aux filles de joie.
Ils s’ébahirent et s’indignèrent de tout : de la coquinerie des hommes politiques, de la rapacité et de la malhonnêteté des gens d’affaires, de la bêtise et de la vanité des filles, de la saleté de l’ouvrier, de ses goûts crapuleux, de sa sentimentalité niaise, de la brutalité du paysan et du militaire, de la médiocrité intellectuelle du bourgeois. […] Rien n’était digne de remarque, dans le Paris moderne, que les cabotins et les filles, le public des petits théâtres, la finance véreuse, la tourbe des fêtards cosmopolites ? […] Que resterait-il du Faust ou de l’Énéide si l’on ramenait l’un à la vulgaire aventure d’une fille séduite et l’autre aux courses interminables d’un exilé en quête d’une nouvelle patrie ?
— Regardez à l’horizon lointain… Ne craignez rien, filles timides ! […] C’est donc une fille des rues, faisant trafic de sa jolie figure, de sa danse, de ses gambades, mais qui a gardé sa vertu. […] Je n’ai point l’honneur de connaître nos conteuses ; je les crois toutes belles, toutes attachées à leurs devoirs, toutes bonnes mères, bonnes femmes ou bonnes filles. […] Comprenez-vous, jeunes filles des loges et des galeries, s’il y a une mère assez abandonnée de Dieu pour mener sa fille à ces orgies ? […] Victor Hugo ; la description, fille de la mémoire et de l’imagination ; de la mémoire, qui dispose les objets par plans, et de l’imagination, qui les colore.