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893. (1913) La Fontaine « I. sa vie. »

Il a eu deux vocations, c’est-à-dire deux fausses vocations, comme il arrive si souvent aux jeunes gens entre vingt et vingt-cinq ans. […] si ce faux éclat n’eût pas fait ses plaisirs, Si le séjour de Vaux eût borné ses désirs, Qu’il pouvait doucement laisser couler son âge ! […] Il paraît n’être resté dans cette espèce d’exil, faux ou vrai, que très peu de temps, environ six mois.

894. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Mais une société dont il ne faut pas séparer l’homme, comme l’ont fait les théories les plus fausses du xviiie  siècle, et qui sont restées le plus populaires en raison même de leur fausseté, est autre chose qu’un animal qui ne relève que du microscope et du scalpel et qu’on étudie du dehors, pour en expliquer le dedans. […] Il n’y aurait pas ajouté le poids de méthodes fausses ou déplacées. […] Méthode commode pour lui, mais absurde et fallacieuse tout à la fois, fondée sur la notion la plus fausse de l’esprit humain et de l’enseignement par les livres (ô professeur !) 

895. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Balzac » pp. 17-61

Ils donnèrent à ce qui n’était d’abord qu’une affectation, un faux pli dans les mœurs de la classe élevée, les proportions d’une monstruosité. […] Ils peuvent l’être accessoirement quelquefois, mais nécessairement, cela est faux. […] « Les grands esprits, — a dit le grave de Maistre, ce français du Piémont ; — les grands esprits qui n’ont pas le petit mot pour rire, ne sont pas vraiment de grands esprits. » Et le mot, parfaitement vrai en France, serait faux ailleurs.

896. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Nous démontrerons le déluge universel, non plus par les preuves philologiques de Martin Scoock ; elles sont trop légères ; ni par les preuves astrologiques du cardinal d’Alliac, suivi par Pic de la Mirandole ; elles sont incertaines et même fausses ; mais par les faits d’une histoire physique dont nous trouverons les vestiges dans les fables. […] Les fausses religions sont nées de la crédulité, et non de l’imposture. — Elle répond aussi à l’exclamation impie de Lucrèce au sujet du sacrifice d’Iphigénie ( tant la religion put enfanter de maux ! […] Qu’on y réfléchisse, on trouvera que le vrai poétique est vrai métaphysiquement, et que le vrai physique, qui n’y serait pas conforme, devrait passer pour faux.

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