« Il avait le pouvoir de s’isoler complètement au milieu du bruit de la famille ou des entretiens du salon, s’il n’y prenait pas part. […] Frohberger était de ces artistes malheureux… » Adoucissons cependant les tons : Halévy était une nature trop riche, trop multiple, trop ouverte et communicative, il était trop bien organisé par tous les sens, il était trop accessible aux douceurs de la sociabilité et aux joies de la famille, il était trop le contraire en tout d’un homme blasé, et avait, comme on dit, trop de cordes à son arc, pour être longtemps ou profondément malheureux.
Quoique sa vocation, bientôt si prononcée, semble n’avoir guère été déterminée que par le fait et l’à-propos de son entrée à la Sainte-Chapelle, il y était préparé et prédisposé par plus d’une circonstance antérieure et presque de famille. […] De quelle façon les premiers hommes qui, après le besoin de se loger et de s’abriter, eurent l’idée de se faire un tombeau ou d’élever un monument, un temple en l’honneur de l’Être qu’ils adoraient, de quelle façon instinctive et inexpérimentée s’y prirent-ils dans les différents groupes de la famille humaine ?
Sa correspondance peut-être, et les papiers que possède sa famille, parleront un jour. […] Il se heurtait à l’inimitié dans la famille et chez les étrangers mêmes.
Puis les haines, les vengeances, le point d’honneur, éternisèrent les guerres entre les familles, les tribus. […] Sa famille, comme le nom l’indique, était d’origine italienne30, mais depuis longtemps établie dans le pays de Vaud.