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724. (1834) Des destinées de la poésie pp. 4-75

  Je me souviens qu’à mon entrée dans le monde, il n’y avait qu’une voix sur l’irrémédiable décadence, sur la mort accomplie et déjà froide de cette mystérieuse faculté de l’esprit humain. […] Tant que l’homme ne mourra pas lui-même, la plus belle faculté de l’homme peut-elle mourir ? […] Voilà pourquoi aussi l’homme ne peut ni produire ni supporter beaucoup de poésie ; c’est que le saisissant tout entier par l’âme et par les sens, et exaltant à la fois sa double faculté, la pensée par la pensée, les sens par les sensations, elle l’épuise, elle l’accable bientôt comme toute jouissance trop complète d’une voluptueuse fatigue, et lui fait rendre en peu de vers, en peu d’instants, tout ce qu’il y a de vie intérieure et de force de sentiment dans sa double organisation.

725. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

— Oui ; et même les pécheurs devraient être interdits de toutes leurs facultés corporelles et spirituelles et dépouillés de tous les dons de Dieu. […] Il n’y avait qu’un seul cours de théologie à Paris, c’était le cours officiel professé à la Faculté. […] Napoléon ne pensa pas à relever le monopole de la faculté de théologie.

726. (1894) Critique de combat

Hugo, dans sa façon de voir la lumière, les couleurs ou les formes, les origines de sa faculté créatrice. […] Léon Walras a été vingt-deux ans professeur à la Faculté de droit de Lausanne. […] Il suffirait de fixer le minimum de chaires et de Facultés qui permettrait de prendre le titre convoité. […] Et les quatre ou cinq Facultés existantes, à quoi répondent-elles, sinon à une conception surannée des choses ? […] Pour quelle raison l’histoire ne figure-t-elle que dans la Faculté des lettres ?

727. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Une première théorie scientifique et philosophique ramène l’art, comme le beau même, à un simple jeu de nos facultés ; du reste, elle ne prétend pas le détruire, elle lui laisse même espérer une part croissante dans la vie humaine : car il est un exercice, assez vain sans doute, mais pourtant hygiénique, de nos facultés les plus hautes. — Jusqu’à quel point cette théorie est-elle vraie ? […] Dans la poésie, l’image fournie est le produit de la coopération de tous nos sens et de toutes nos facultés. […] Cependant, remarquons aussi qu’un tableau, une statue, sont d’autant meilleurs qu’ils excitent par association les facultés les plus diverses de notre être. […] On connaît ces curieux enfants mathématiciens, ces prodiges en arithmétique qui, par une faculté innée, jouent de mémoire avec les sommes les plus effrayantes ; eh bien, ils perdent toujours quelque chose de cette faculté, et même ils la perdent entièrement, si on leur apprend à compter par règles comme les autres hommes. […] C’est la même faculté qui fit deviner à Newton les lois des astres et à Shakespeare les lois psychologiques qui régissent le caractère d’un Hamlet ou d’un Othello.

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