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354. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre IV. La folie et les lésions du cerveau »

On la confondra avec le péché, comme le fait Heinroth, ou avec l’erreur, comme le fait Leuret ; mais je réponds que si l’âme est susceptible de deux sortes de désordres aussi différents l’un de l’autre que le péché et l’erreur, je ne vois pas pourquoi elle n’en admettrait pas un troisième, à savoir la folie, J’accorde qu’il n’est pas facile de définir et de distinguer la folie de ce qui l’avoisine ; mais M.  […] Si je viens à ressentir une grande douleur morale dans le moment où je suis occupé d’un travail intellectuel, je deviens incapable de le continuer, et si je veux m’y forcer, je ne sens mes idées ni si vives, ni si faciles, ni si suivies qu’auparavant.

355. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Et cependant l’acteur, placé entre ces deux extrêmes, redoutant également d’être trop brusque, c’est-à-dire de paraître mal élevé, ou de paraître trop facile à vivre, c’est-à-dire de rien retrancher de la rudesse et de l’indignation de son personnage, l’acteur, entre ces deux excès, reste bien empêché. […] Le miracle c’est que la suite du Misanthrope est une œuvre illustre et grande, et c’est pourquoi nous demandons la permission d’en parler à cette place même ; il sera plus facile au lecteur de comparer entre elles ces deux grandes œuvres : Le Misanthrope de Molière et Le Philinte de Fabre d’Églantine.

356. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 13, de la saltation ou de l’art du geste, appellé par quelques auteurs la musique hypocritique » pp. 211-233

Cependant Macrobe, nous a conservé le fragment d’une harangue de Scipion L’Emilien, dans laquelle le destructeur de Carthage parle avec chaleur contre des inconveniens qu’il n’étoit pas facile d’écarter des écoles où l’on enseignoit l’art du geste. […] Le geste des peuples qui sont à notre midi étant plus marqué que le nôtre, il est beaucoup plus facile de comprendre son langage quand on le voit sans rien entendre, qu’il ne l’est de concevoir en une pareille circonstance, ce que notre geste signifie.

357. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Doué d’une imagination facile, il excellait dans l’à-propos ; mais il dédaignait ces triomphes que l’esprit obtient aux dépens du cœur. […] Laujon avait donné l’édition complète de ses œuvres ; on y reconnaît un esprit fin, un travail facile, une aimable négligence.

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