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379. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Sa beauté à elle, c’est la beauté dans la mort, qui ne s’en va pas toute avec le dernier souffle envolé, beauté à l’effrayante fleur, avec cette teinte qui la suit jusque dans la tombe, dernier rayon d’expression qui se retire, cercle d’or qui voltige autour de la ruine, rayon d’adieu du sentiment évanoui, étincelle de cette flamme, peut-être d’origine céleste, qui éclaire encore, mais ne réchauffe plus une argile chérie. » Il faudrait tout relire de ce Childe Harold. […] Il se regardait, selon sa magnanime expression, « comme une des nombreuses vagues avant-courrières qui doivent se briser et mourir sur le rivage avant que la marée soit haute. » Dans son ambition modeste et mâle, il n’ambitionnait que « la fosse du soldat », Le premier et le plus glorieux des philhellènes, il se montra, dans le court espace de temps qu’il lui fut donné de vivre encore et d’être à l’œuvre, homme d’action et homme pratique, d’une générosité judicieuse, propre à l’organisation et au commandement. […] Cette expression protestante et de jargon me paraît détonner dans de tels lieux, et à tout moment ce livre de Mme de Gasparin, qui pourtant m’instruit, m’impatiente. […] C’est là l’expression dernière et le dernier mot de l’admiration, de la dévotion classique et consacrée.

380. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre V. Premiers aphorismes de Jésus. — Ses idées d’un Dieu Père et d’une religion pure  Premiers disciples. »

C’est l’expression de Marc, VI, 3. […] Marc ne connaît pas Joseph ; Jean et Luc, au contraire, préfèrent l’expression « fils de Joseph. » Luc, III, 23 ; IV, 22 ; Jean, i, 45 ; IV, 42. […] Cette expression revient à chaque page des évangiles synoptiques, des Actes des Apôtres, de saint Paul. […] L’expression revient souvent dans les Midraschim.

381. (1889) Méthode évolutive-instrumentiste d’une poésie rationnelle

Pour l’expression de cette œuvre une langue adéquate était demandée, de mouvement mathématique, susceptible de varier infiniment le rythme, concurremment avec l’idée. […] Les voyelles se doivent assimiler aux timbres : l’instrument de la voix humaine étant une anche à note variable complétée par un résonnateur à résonnance variable, que sont le palais, les lèvres, les dents, etc… La musique, certes, est le mode d’expression le plus multiple ; mais si elle décrit et suggère, elle ne peut définir. […]   Et, le poème est certes une instrumentation véritable : avec, élus par l’importance des idées directrices, son leit-motiv, et ses motifs secondaires, passant et repassant, rappelés entiers ou fragmentés, en les mêmes ou diverses mesures, etc… C’est un poème un : et cette instrumentation et cet ordre grandissent du poème au livre, du livre aux livres et à l’Œuvre entière : c’est ainsi l’Œuvre-une voulue, tant par la pensée que par l’expression.   Ces choses dites rapidement, qu’il me soit permis de montrer que cette forme nouvelle de l’expression de l’idée, l’Instrumentation poétique, enferme et perd en elle tous les modes d’art : Elle est l’éloquence, évidemment : plastique pour la variété la plus ordonnée des rythmes : picturale, parce que (nous avons négligé de le dire au long) le moins de hasard a été établi aussi pour la coloration à attribuer aux voyelles, que la généralité des vues maintenant, c’est un fait scientifique, distingue nettement de telle ou telle couleur : musicale parce qu’elle est le sens enfin trouvé du langage, qui, scientifiquement, est musique, et qu’elle est l’immatérialité des instruments de la musique proprement dite : Elle est, au gré de la pensée qui la conduit et la mesure, la plus complète et intime possibilité de mouvement intellectuellement exprimé.

382. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IV : M. Cousin écrivain »

Un peu plus haut, vous n’avez pas remarqué un autre mot de théâtre : derrière les ombres du trépas ; c’est qu’il est sauvé par la simplicité des expressions qui l’entourent : quoi qu’il arrive, tout sera bien. […] Or, le style est un amas d’équivoques, de termes inexacts, de métaphores, d’expressions vagues. […] Que penser de la doctrine, si on la juge par l’expression ? […] Ajoutez-y des expressions vagues, et qui ont aussi un double sens, comme : limiter arbitrairement le développement d’un fait ; par ce moyen nous répandrons sur les yeux du lecteur un second nuage.

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