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2590. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

Michelet n’a pas toujours feuilleté l’histoire pour y porter le trouble ou pour l’y trouver… Celle du passé a dû lui apprendre que la France, selon l’heureuse expression d’un moraliste anglais, n’a jamais eu de salique que sa monarchie, et l’histoire du présent a dû ajouter à cette notion vraie : que sur cette vieille terre du Vaudeville et de la galanterie, la femme continue d’être pour les hommes, malgré l’épaisseur de leurs manières et la gravité de leurs cravates, la première et la plus chère de toutes les préoccupations.

2591. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

., ne sont donc pas des réalités scientifiques ; ces expressions, à l’aide desquelles nous couvrons notre ignorance, prouvent tout simplement que nous ne connaissons pas toutes les données qui entrent dans la production du phénomène. […] On exprima ensuite, dans un petit sac de crin, le tissu du foie préalablement chauffé à feu nu dans un vase, pour en contracter légèrement la surface extérieure, ce qui facilite beaucoup l’expression du tissu. […] Cependant quand on entre plus profondément dans l’analyse du phénomène de la distribution du sucre, et qu’on étudie, d’une manière plus spéciale, les circonstances dans lesquelles il s’opère, on s’aperçoit qu’il faut apporter une restriction dans l’expression de ce fait général que le sucre ne se trouve jamais qu’entre le foie et le poumon. […] Mais ce n’est là qu’une supposition, qui ne réunit plus aujourd’hui assez de preuves en sa faveur, pour être acceptée comme l’expression complète de la réalité, car nous avons vu que c’était au moment surtout de la formation du sucre que la chaleur se produisait dans le foie, et que, par conséquent, le maintien de la température semblait dépendre des phénomènes de formation de matières, dans lesquels le système nerveux intervient toujours, plutôt que de la destruction spontanée de ces matières. […] Mais les théories, qui se regardent comme l’expression absolue et définitive de la réalité, répugnent à voir les faits qui les contredisent et persistent dans leur aveuglement.

2592. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

À cette expression, à ce lourd surnom trivial, à cette grossièreté vous reconnaissez que je ne me défends plus. […] Je n’en veux pour preuve que cet orgueil païen, dont ce poème est plein, dont ce poème déborde, dont ce poème regorge, cette aisance, cette plénitude charnelle, ce jeu, cette sorte d’amusement, ce défi constant dans l’expression même. […] Ce n’est point fortuitement que nous sommes contraints à faire intervenir cette expression venue des mathématiques. […] — Quand on lit ce plan en prose de son premier acte d’une Iphigénie en Tauride, on voit bien que pour lui cette expression de la magie du vers, quand on l’applique à lui, n’est plus du jargon littéraire ni du jargon de l’histoire littéraire, mais qu’elle exprime la réalité même.

2593. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

Que cette lettre ne soit pas l’expression vraie de la pensée de Balzac, je le comprendrais si elle était adressée à un indifférent, à M. Gozlan même ; je ne le comprends pas alors qu’elle est adressée à une sœur pour laquelle il ne paraît pas avoir d’arrière-pensées, Balzac, dans ses rapports avec ceux qui rapprochaient, affectait le cynisme dans la pensée et dans l’expression. […] À propos d’un portrait de la reine Élisabeth il dit : « Je voudrais beaucoup qu’il fût reconnu ressemblant ; — expression de physionomie fine, aigre, méchante ; lèvres pincées, nez pointu. […] Aie soin d’enlever à leur visage toute expression qui se rattacherait à la vie commune, afin qu’il y ait quelque charme à examiner des formes idéales.

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