Quoi que vous en ayez, quoi que vous fassiez, quoi que vous y mettiez et dans le vêtement et dans tout l’habitus, et dans la barbe et dans le ton, et dans l’esprit et dans le cœur, quoi que vous vous en défendiez, vous appartenez, et ici je vous préviens que je ne vous offense pas, vous êtes, vous appartenez à une des plus hautes, des plus anciennes, des plus vieilles, des plus grandes, et puisqu’aussi bien nous nous expliquons, puisqu’il est entendu que nous ne nous flattons plus, une des plus nobles familles de la vieille tradition bourgeoise libérale républicaine orléaniste. […] Car il atteint à une grandeur comme temporellement spirituelle, à un faîte comme temporellement spirituel ; à un faîte unique d’héroïsme dans la sainteté, (mais qui est peut-être en un sens aussi, vu de l’autre côté, un faîte de sainteté dans l’héroïsme ; je veux dire qu’un tel héroïsme de sainteté ne se produit peut-être que dans un monde naturellement héroïque, dans le monde cornélien ; il y a là encore une insertion du spirituel dans le temporel, du surnaturel dans le naturel ; de la sainteté dans l’héroïsme ; une nourriture temporelle du spirituel par le temporel, dans le temporel, une nourriture, une prise de départ de la sainteté par et dans l’héroïsme ; de là ce faite unique de sainteté héroïque) ; ces deux vers dont il est impossible de ne pas voir la correspondance et organique et volontaire aux deux pénultièmes vers des Horaces, je veux dire à nos deux pénultièmes, à ceux que nous avons cités en avant-dernier, ces deux vers culminants dont la correspondance et organique et volontaire aux deux vers culminants des Horaces est saisissante ; infiniment plus qu’évidente ; au point que ces deux vers et ces deux forment, font dans les deux œuvres (en un sens correspondantes) une symétrie, une réponse, une correspondance capitale d’aboutissement, de couronnement ; sur laquelle, de laquelle nous nous expliquerons quelque jour, que nous chercherons quelque jour à approfondir ; en ce sens que j’espère que nous montrerons que le Cid et Horace représentent deux héroïsmes temporels qui, portés à l’éternel, donnent Polyeucte, qui transférés sur le plan de l’éternel, dans le registre de l’éternel, avec tous leurs racinements temporels, se recoupent et en même temps ainsi aboutissent ensemble, s’achèvent, se couronnent en Polyeucte, y produisant ainsi, y montant ainsi, y achevant ainsi comme naturellement non point un surnaturel antinaturel ni surtout extranaturel, (ce qui est le grand danger), mais un surnaturel naturel et supranaturel, littéralement surnaturel ; y représentant en achèvement, en couronnement non point un héroïsme éternel, un héroïsme du salut, un héroïsme de la sainteté en l’air, (ce qui est l’immense danger), mais un héroïsme éternel encore pourvu précisément de toute son origine temporelle, de toutes ses racines temporelles, de toute sa race, de tous ses racinements temporels ; un héroïsme de sainteté qui monte de la terre mais qui n’est point préalablement déraciné de la terre ; qui n’est point préalablement lavé à l’eau stérilisée ; qui même on pourrait dire ne s’en déracine point ; qui s’en arrache mais au fond ne s’en déracine point ; qui n’est donc pas intellectuel mais charnel ; qui est, qui est donc réel ; qui est, qui reste charnel non pas seulement par son origine, par son départ, par sa race, par tout son goût, par toute sa sève, mais encore au moins par le ministère de la prière, de la double prière, toutes les deux montantes ; de la prière de ceux qui restent à ceux qui sont partis, à ceux qui sont déjà partis, qui sont partis les premiers ; pour leur demander leur intercession ; de la prière, de l’intercession de ceux qui sont partis pour ceux qui restent. […] Comme dans tout ce désert, dans toutes ces pierres de littérature, dans toutes ces pierrailles, dans tout ce jeûne, dans ces jours et ces jours de jeûne dans le désert cette soudaine, cette pleine ivresse du Booz s’explique, éclate.
Or l’artiste appelé là-bas le peintre des fantômes, le peintre qui a dessiné ces têtes des Cent contes qui vous laissent dans la mémoire un souvenir d’épouvante, le peintre auquel les directeurs de théâtres venaient demander des maquettes de visions d’effroi, le peintre près duquel les conférenciers macabres sollicitaient des figures de mortes, devait aimer à traduire, avec les imaginations de son art, les rêveuses imaginations dans le noir des lettrés de son pays, et c’est ce qui explique les longues années où une partie de son talent appartint à l’illustration des romans. […] Cette éruption qui a fait pousser sur la droite du Fouzi-yama un petit mamelon, amène une planche caricaturale où un Japonais explique à un Japonais, affligé d’une énorme loupe à la joue, qu’il est arrivé à la montagne ce qui est arrivé à sa joue. […] Cette série renfermant une suite de paysages en largeur, tirés en couleur, de la même facture que les Trente-six vues du Fougakou est intitulée : Hiakounin isshu Ouwaga Yétoki, Les Cent Poésies expliquées par la nourrice .
Mais le chevrier lui explique (ce que le pasteur de brebis ne sait pas) qu’il craindrait de réveiller le dieu Pan, qui a coutume de dormir à cette heure du jour ; il lui indique de préférence un autre lieu ombragé, où président des dieux plus indulgents, Priape et les Nymphes des fontaines ; et à son tour il le prie de chanter.
Permettez-moi de vous en expliquer la cause : c’est qu’il a existé, il y a plus de dix siècles, une langue qui, née du latin corrompu, a servi de type commun à ces langages.