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1413. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Stillman, d’expliquer la similitude du style. […] Il a expliqué les formes du travail et les façons d’économiser le travail. […] Sanderson expliqua et démontra les différentes opérations qui consistent à lisser, presser, couper, rogner, etc. […] Il montra un dessin d’une figure nue tenant une hache, couchée dans un pendentif architectural, figure qui, comme il eut soin de l’expliquer, n’était point celle de M.  […]  » C’est parce que bien des gens sentent la nécessité de s’expliquer qu’ils arrivent à prendre l’habitude de dire ce qui n’est point vrai.

1414. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

De la part d’un esprit vif, hardi, résolu, cet entraînement s’explique à merveille. […] L’écrivain pourtant ne serait pas assez expliqué dans toutes les circonstances, si nous ne nous occupions encore de l’homme. […] Pour lui, le siège et l’instrument de la chose sacrée devait être manifeste et usuel, visible et accessible à toute la terre ; ce ne pouvait être que Rome ; et comme les objections abondaient, il se fit fort de les lever historiquement, dogmatiquement, et de tout expliquer : tour de force dont il s’est acquitté moyennant quelques exploits incroyables de raisonnement, moyennant surtout quelques entorses çà et là à l’exactitude et à l’impartialité historiques, comme Voltaire, Daunou et les autres détracteurs en ont donné dans l’autre sens ; mais les entorses de De Maistre sont magnifiques et à la Michel-Ange. […] On y lit cette définition qu’il faudrait graver en lettres d’or, et qui explique, hélas ! […] Il sait très-bien insister sur ce qu’il ne s’agit pas ici de procéder à la manière des critiques, de perdre son temps à louer ou à blâmer, mais qu’il importe de raconter, d’expliquer les choses elles-mêmes historiquement, avec intervention sobre de jugements.

1415. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « LEOPARDI. » pp. 363-422

On a cherché à expliquer par des circonstances accidentelles cette révolution morale dans un homme d’une pensée supérieure et d’une sensibilité exquise, comme si l’esprit human, quand il s’élève et que l’orage du cœur s’en mêle, avait un si grand nombre de chances entre les solutions. […] Mais de bonne heure son organisation délicate s’altéra, son corps frêle ne réussit point à triompher du travail de la puberté ; avant même que sa santé fût totalement perdue, une inégalité d’épaule se prononça, et on a cherché à expliquer en lui par un douloureux ressentiment cette amertume incurable qui se répandit dès lors sur les objets et qui, en toute occasion, s’en prenait au sort. […] Tout cela n’est pas expliqué.

1416. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Il explique l’incinération, la calcination, l’imbibition, la rectification, la réverbération, aussi bien qu’Agrippa et Paracelse. […] » Sir Dauphine choisit deux fripons qu’il déguise, l’un en ecclésiastique, l’autre en légiste, qui se lancent à la tête des termes latins de droit civil et de droit canonique, qui expliquent à Morose les douze cas de nullité, qui font tinter à ses oreilles, coup sur coup, les mots les plus rébarbatifs de leur grimoire, qui se querellent, et qui font à eux deux autant de bruit qu’une paire de cloches dans un clocher. […] De même que les révolutions compliquées des corps célestes ne deviennent intelligibles qu’au contact du calcul supérieur, de même que les délicates métamorphoses de la végétation et de la vie exigent pour être expliquées l’intervention des plus difficiles formules chimiques, ainsi les grandes œuvres de l’art ne se laissent interpréter que par les plus hautes doctrines de la psychologie, et c’est la plus profonde de ces théories qu’il faut connaître pour pénétrer jusqu’au fond de Shakspeare, de son siècle et de son œuvre, de son génie et de son art.

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