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1547. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

« Molière, a dit Perrault dans ses Éloges des Hommes illustres, ne devait pas tourner en ridicule les bons médecins, que l’Écriture nous enjoint d’honorer. » Celui-là eût pu opposer à cette insidieuse accusation l’autorité du prophète reprenant le roi Asa d’avoir eu recours aux médecins, et l’autorité, plus profane sans doute, mais imposante encore, des Romains défendant, pendant près de six cents ans, l’entrée de leur ville aux médecins, et les en chassant plus tard, quand ils eurent fait la triste expérience de leur savoir. […] Pour vous répondre donc sur la connaissance parfaite que vous dites que j’ai du cœur de l’homme par les portraits que j’en expose tous les jours en public, je demeurerai d’accord que je me suis étudié autant que j’ai pu à connaître leur faible ; mais, si ma science m’a appris qu’on pouvait fuir le péril, mon expérience ne m’a que trop fait voir qu’il était impossible de l’éviter ; j’en juge tous les jours par moi-même.

1548. (1895) Impressions de théâtre. Huitième série

Rzéwuski a fait de lui un nihiliste hypocondre qu’une hideuse expérience et le parfait mépris de l’humanité, joints au vertige de la toute-puissance, et aussi à une satiété affreuse qui n’exclut ni la peur de la mort ni la terreur de perdre ce dont il est pourtant assouvi, ont rendu en partie monstrueux. […] Grigneux est un raté sympathique, un artiste qui comprend, mais qui ne sait pas exécuter ; qui est éloquent, — comme le Chassagnol de Manette Salomon ; qui fut malheureux en ménage, — comme le Taupin de Diane de Lys ; qui veille sur Pierre et voudrait le faire profiter de son expérience, car il l’aime tendrement, — comme Mme Marie Laurent.

1549. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Après avoir permis tous ces attouchements (il faut bien appeler les choses par leur nom) qui n’ont pas abouti à la découverte de la vie, Bérangère refuse de consommer le sacrifice, Et, pourtant, de cette suprême expérience de la possession, qui sait s’il ne sortirait pas la révélation de son cœur et de ses sens ? […] Aussi l’auteur, qui est d’un esprit très subtil, donne-t-il un autre motif à la résistance de Bérangère : elle a peur que « la suprême expérience » ne la convainque radicalement de son inaptitude aux choses de l’amour ; elle veut au moins garder cette illusion que peut-être, si elle se livrait, le charme serait rompu, mais elle n’ose pas en tenter la chance.

1550. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

C’est un esprit de contradiction, un mauvais courtisan et un méchant camarade, et ses amis, mieux encore que ses ennemis, en font chaque jour la triste expérience.

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