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917. (1896) Impressions de théâtre. Neuvième série

Pour le fond, j’ai essayé de vous donner quelque idée de ce qui s’y trouvait. […] Sur quoi, fou de colère, il essaye de lui jeter une lampe à la figure. […] Car toute rêverie qui essaye d’embrasser quelque vaste ensemble des choses terrestres est naturellement manichéenne. […] » Et la Luxure essaye de séduire la Conscience par un mensonge d’amour. […] De même, j’ai eu beau essayer, — peut-être par esprit de contradiction, — de me mettre du côté de Mordaunt : je n’ai pu cesser de chérir les mousquetaires.

918. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Si jamais ils essayent de chanter, fût-ce dans le ciel, sur l’invitation de Dieu « un rondel haut et clair », ils produiront91 de petits raisonnements rimés aussi ternes que la plus terne des conversations. […] Le premier Anglais qui s’y essaye est un prêtre d’Ernely, Layamon110, encore empêtré dans le vieil idiome, qui tantôt parvient à rimer, tantôt n’y réussit pas, tout barbare et enfant, incapable de développer une idée suivie, et qui balbutie de petites phrases heurtées ou inachevées, à la façon des anciens Saxons ; après lui un moine, Robert de Gloucester111, et un chanoine, Robert de Brunne112, tous deux aussi insipides et aussi clairs que leurs modèles français ; en cela ils se sont francisés et ont pris le trait marquant de la race, c’est-à-dire l’habitude et le talent de raconter aisément, de voir les objets émouvants sans émotion profonde, d’écrire de la poésie prosaïque, de discourir et développer, de croire que des phrases terminées par des sons semblables sont de vrais vers. […] D’autres, plus imitateurs, essayent des gaietés comme celles de Rutebeuf et des fabliaux, des malices naïves121 et même des polissonneries satiriques. […] Quelques rhétericiens, comme Christine de Pisan, essayent de calquer des périodes d’après l’antique ; mais de toutes parts la littérature avorte. […] demande Robin. —  « Je suis un tanneur, répliqua le vaillant Arthur ; — j’ai travaillé longtemps à Nottingham,  — et si tu veux y venir, je jure et fais vœu — que je tannerai ta peau pour rien. »  — « Grand merci, mon brave, dit le joyeux Robin,  — puisque tu es si bon et si libéral ; — et si tu veux tanner ma peau pour rien — j’en ferai autant pour la tienne146. » Sur ces offres gracieuses, ils s’embrassent ; un franc échange de loyales gourmades les prépare toujours à l’amitié. —  C’est ainsi que Robin a essayé Petit-Jean, qu’il aima depuis toute sa vie.

919. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

L’Allemagne est inondée d’un déluge de stances et de ballades dont la postérité essaiera peut-être en vain de fixer le sujet. […] Macpherson essaie de les tromper en inventant les poèmes d’Ossian. […] Pouvait-il, quand il voyait s’enfuir ainsi tous les biens de la terre, ne pas essayer, au moins, quelques tentatives de foi ? […] Je vais essayer de la retracer rapidement. […] Il a joué un rôle remarquable, au dernier siècle, dans cette école religieuse qui a essayé de concilier la foi et la morale chrétienne avec la liberté philosophique.

920. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1866 » pp. 3-95

Il s’essaye à prouver, contre nous, que la guillotine a augmenté le nombre des équipages à Paris. […] Un bourgeois râblé et enrichi, qui a essayé, assez intelligemment, de s’anoblir avec une collection, des goûts artistes, une liaison avec Jules Dupré. […] Il l’a, à peu près, tuée, puis est demeuré dans une vigilance assassine près du malheureux volatile, qui essayait de le désarmer, en faisant le mort. […] Sainte-Beuve, fort ému de la querelle, me fait venir auprès de lui, essaye de me calmer, en me promenant la main sur le bras, et tâche de tout raccommoder, en proposant d’un côté à mes adversaires, de fonder un club d’homériques, pendant qu’il me frictionne de l’autre côté… Tout peu à peu s’éteint, et Saint-Victor en s’en allant me tend la main… J’aurais voulu qu’il ne me la tendît pas.

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