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696. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Si on ne lisait qu’une ou deux de ces lettres et sans y faire grande attention, on pourrait dire que cette mobilité de Voltaire est très naturelle à un homme d’esprit et d’imagination comme lui, qu’il n’est pas maître de la retenir, et qu’il n’y faut voir qu’une erreur de ses nerfs. […] Être sincère et de bonne foi, fût-ce dans notre erreur, ce serait déjà avoir beaucoup fait pour éviter le mal et pour conserver l’honnête homme en nous.

697. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Notes et éclaircissements. [Œuvres complètes, tome XII] »

Il me semble, sauf erreur, que les personniſications ne prouvent pas que la morale fût unie à la religion dans le polythéisme. […] Il est certain, d’ailleurs, qu’un culte qui n’admet qu’un seul Dieu doit s’unir étroitement à la morale, parce qu’il est uni à la vérité, tandis qu’un culte qui reconnaît la pluralité des dieux, s’écarte nécessairement de la morale, en se rapprochant de l’erreur.

698. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

Cette seule omission doit être une source d’erreurs pour les étrangers, & pour la-plûpart des nationaux qui, n’étant point à portée de connoître les loix ou les caprices de l’usage, prononcent les mots comme ils les trouvent écrits. […] Cependant, disoit le célébre Tillotson, Archevêque de Cantorbéri ; que le Chrétien soit Orthodoxe, tant qu’il vous plaira, il n’y a pas après tout d’erreur, ni d’hérésie si fondamentalement opposées à la Religion qu’une vie déréglée.”

699. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’art et la sexualité »

Si, d’aventure, vous le questionnez, soyez sûr qu’il vous faudra prendre l’exact contraire de sa réponse, si vous ne voulez pas commettre une erreur, et cela toujours par le même besoin invincible de cacher la vérité afin de la conserver plus rare et plus personnelle. […] Cela doit nous prouver, sans doute, que les erreurs qui ont pris racine sont infiniment longues à périr, et qu’il faut nous attendre, pendant longtemps encore, à rencontrer dans notre chemin, les illusions et les préjugés que nous pouvions croire à jamais ensevelis.

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