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24. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

Je ne veux que m’arrêter à quelques principales causes d’erreurs. […] Mais en laissant de côté les causes de trouble et d’erreur étrangères à la faculté même de raisonner, je ne trouve guère qu’on se trompe ordinairement dans le chemin qu’on fait du principe à la conclusion. […] Dans les recherches scientifiques, les erreurs sont dues souvent à cet esprit de système, qui fait que l’on cherche, non pas à découvrir la vérité, mais à prouver une hypothèse ; on néglige tout ce qui la condamne, on ne voit que ce qui la sert. Claude Bernard s’est étendu là-dessus dans son Introduction à la médecine expérimentale ; c’est pour lui la grande cause d’erreur, et il ne se lasse pas de recommander aux savants d’être toujours prêts à abandonner l’idée préconçue qui leur a fait entreprendre une observation ou instituer une expérience. […] On saisit ici ce qui peut faire la faiblesse on la fausseté de tels raisonnements : il est facile de tirer rigoureusement et sans erreur la conséquence nécessaire des prémisses.

25. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre VII. Objections à l’étude scientifique d’une œuvre littéraire » pp. 81-83

. — On dira encore : « Mais voyez donc les erreurs commises par ceux qui ont essayé d’introduire dans l’histoire la méthode scientifique. […] Oui, sans doute, des erreurs sont possibles. […] Corriger une erreur, c’est toujours en appeler de l’homme mal informé à l’homme mieux informé ; c’est toujours, en somme, faire un acte de foi dans la possibilité de la science.

26. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VI. De la philosophie » pp. 513-542

Les erreurs de tout genre, en politique et en morale, ne peuvent à la longue subsister à côté de cette masse imposante de connaissances et de découvertes qui, dans l’ordre physique, porte partout la lumière. […] Quand l’esprit a pris une fois cette marche, soit que momentanément il avance ou rétrograde, ses progrès futurs sont assurés ; il se sert de l’analyse ; il ne saurait longtemps défendre l’erreur. […] Il n’est point de problème composé d’un plus grand nombre de termes, il n’en est point où l’erreur soit d’une conséquence plus dangereuse. […] Si vous laissez échapper une seule circonstance, votre résultat sera faux, comme la plus légère erreur de chiffre rend impossible la solution d’un problème. […] Cette réflexion nous explique la cause de tant d’erreurs atroces ou absurdes, qui ont décrédité l’usage des idées abstraites dans la politique.

27. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — La banqueroute du préraphaélisme »

Enregistrer le fait, c’est mettre en lumière l’erreur capitale du préraphaélisme. […] Je crois qu’en assimilant Ruskin au préraphaélisme, on commet une grave erreur aux dépens de l’esthéticien-philosophe. […] En dépit de sa puissante nature, il a commis une erreur gigantesque dont l’ensemble de sa doctrine demeure vicié. […] Et telle est sans doute la racine de l’erreur colossale qu’a commise celui-ci.‌ […] Voilà l’une des erreurs gigantesques du préraphaélisme, que nous avons déjà signalée chez Ruskin.

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