Rabelais est le premier chez nous — et le plus grand peut-être, — il est aussi le plus sincère de ceux qui ont cru que Nature était bonne ; que le grand ennemi de l’homme se nommait des noms d’usage, de coutume, de règle, d’autorité, de contrainte ; que par tous les moyens, raillerie, violence et injure, c’était donc cet ennemi qu’il fallait attaquer, combattre et détruire ; et qu’enfin le chef-d’œuvre de l’éducation était de libérer l’instinct. […] Non seulement le Moyen Âge n’avait pas eu le sentiment de la forme ; mais il s’était constamment défié de la nature comme d’une maîtresse d’erreur ou d’une puissance ennemie de l’homme ; et l’esprit de sa politique n’avait tendu qu’à emprisonner l’individu dans les liens de sa corporation, de sa classe, ou de sa caste. […] Elles ont donc, un moment, rencontré les mêmes ennemis en face d’elles, scolastiques et théologiens, et, un moment, elles ont combattu le même combat. […] 2º Le Pamphlet ; — et qu’il n’en faut exagérer ni le mérite, qui est tout à fait secondaire, ni la hardiesse, ni les conséquences. — La Satire n’a point « donné la France à Henri IV », puisqu’elle a paru en 1594, et que la guerre civile n’a été pacifiée qu’en 1598 ; — il n’y a point de hardiesse : 1º à se mettre cinq pour écrire un livre, et nous savons assez que la division des risques est le principe même de l’assurance ; — il n’y en a pas non plus : 2º à garder l’anonyme ; — et 3º à avoir publié un pamphlet de cette nature neuf mois après la conversion, et trois mois après la rentrée d’Henri IV à Paris. — Toute la bravoure des auteurs ne consiste donc qu’à avoir royalement injurié des gens à terre et que d’ailleurs ils n’avaient pas eux-mêmes renversés. — Les auteurs de la Ménippée : Pierre le Roy, Gillot, Nicolas Rapin, Jean Passerat, Florent Crestien et Pierre Pithou : — et qu’ils n’ont pas fait preuve en se coalisant d’un talent qu’aucun d’eux ne possédait personnellement. — Il y a d’ailleurs dans quelques passages de la Satire une certaine verve de caricature ; — de satire même ; — et presque d’éloquence [Cf. la Harangue, souvent citée, du lieutenant civil Dreux d’Aubray]. — Mais on n’y trouve pas ombre d’élévation ni de noblesse ; — ce sont des bourgeois furieux d’être gênés dans leurs plaisirs ; — ce sont aussi de grands ennemis des Jésuites ; — et ils ont sans doute aimé leur patrie ; — mais la Satire Ménippée n’en est pas moins à rayer du nombre des « grands monuments de l’esprit français ».
Horn Tooke, homme d’esprit, violent ennemi du gouvernement ; jadis dans les ordres, ensuite réfractaire ; autrefois ami de la puissance, jusqu’au point d’avoir été attaqué dans les Lettres de Junius, ensuite devenu l’apôtre de la liberté, comme tant d’autres. […] Mackenzie s’égare dans le désert pour découvrir le passage au fleuve de l’ouest ; quelques coups de fusil qu’il entend avec effroi retentir dans ces lieux solitaires, lui font supposer l’approche des Sauvages ennemis. […] Sont-ce les pères, les mères, les frères, les sœurs, les enfants de ces victimes qui prient pour les ennemis de la foi, et que vous voyez à genoux de toutes parts, aux fenêtres de ces maisons délabrées, et sur les monceaux de pierres où le sang des martyrs fume encore ? […] Un nouvel ennemi vient de descendre dans la lice. […] Veulent-ils forcer la calomnie à se taire, et s’attirer l’estime même de leurs ennemis : il faut qu’ils se dépouillent d’abord de cette morgue et de ces prétentions exagérées qui les ont rendus insupportables dans le dernier siècle.
En outre, une nuée de critiques s’est abattue sur l’ennemi des pédagogues et des compilateurs. […] Le Dante, Byron, Leopardi abordent l’ennemi de front et de poitrine. […] Quoi qu’il en soit, l’Ennemi des lois est une tentative hardie et intéressante. […] En reposant l’Ennemi des lois on a l’esprit tout secoué. […] Ouvrez l’Ennemi des lois.
car plus vous aurez été ses ennemies, pis il vous fera, lorsqu’il vous sentira en son pouvoir. […] Déjà du vivant de Ronsard, ses ennemis avaient essayé de tourner contre lui ce quatrain. […] Je ne suis pas ennemi de ce prélat ni de la fluidité de son Télémaque. […] Ne vivait-il point entouré d’ennemis, n’osant prendre un peu de repos que la tête appuyée sur ses pistolets ? […] D’un si fort ennemi je seray glorieux, Et Dieu sçait qui des deux sera victorieux !