Une guerre qui heurte deux peuples l’un contre l’autre les rapproche dans ce corps à corps ; elle leur apprend à se mieux connaître ; les prisonniers deviennent entre eux un lien vivant ; le séjour des armées sur territoire ennemi amène des contacts journaliers et prolongés ; les négociations entamées en vue de la paix donnent lieu à des congrès où l’on discute autrement qu’à coups de canon. […] Après 1870, la France a considéré l’Allemagne tantôt comme une rivale à laquelle on pouvait utilement emprunter des armes ou des méthodes, tantôt comme une ennemie dont il était nécessaire de se garder et agréable de contrecarrer les goûts. […] Aussitôt Charles IX et Henri III, mignons, raffinés et ligueurs, amis et ennemis de Richelieu, mousquetaires et frondeurs envahissent romans et drames ; l’école de Ronsard prête des rythmes aux romantiques, qui pétrarquisent et pindarisent comme les poètes de la Pléiade.
» Que dirait donc des femmes M. de Ryons s’il était leur ennemi, au lieu d’être leur ami en titre ? […] Jane n’a qu’à se bien tenir ; son présent et son passé appartiennent désormais à l’Ami des femmes. « Mieux vaudrait un sage ennemi ! […] L’Ami des femmes est l’ennemi de la pièce, il la refroidit et il la dessèche ; autour de lui, les idées se fanent et les sentiments dépérissent.
Le livre de Baylen nous montre les tâtonnements et les premiers revers des lieutenants de Napoléon, isolés dans un pays montueux, sous un climat brûlant, au cœur d’une population ennemie ; la flotte française écrasée la première dans le port de Cadix, et forcée de se rendre, et bientôt enfin le désastre célèbre qui fut le premier et même le seul affront de ce genre qu’eurent à subir nos vaillantes armées, la capitulation, en rase campagne, du général Dupont à Baylen. […] Il laisse le temps à l’ennemi de le tâter et de sentir le côté faible par où le fer, en appuyant, pourrait entrer. […] L’ennemi, par son peu de consistance et son imprévu, ne répondait pas aux plus savantes manœuvres, ne rendait pas du côté où le grand adversaire s’y serait attendu.
Le nerf, la vigueur, de nobles sentiments non joués, le préservaient de l’inconvénient que ses ennemis auraient pu lui reprocher, que Mme Roland lui reproche, et qui eût été un peu de froideur. […] » Voilà le mot fameux, le mot inexcusable et fatal qui échappa à Barnave, et qui, si on l’isolait, si on le pressait en tous sens, comme l’ont fait ses ennemis, calomnierait étrangement ses instincts et son cœur. […] Ils crurent très politique de se mettre sous l’abri d’un homme qui était connu pour l’ennemi de toute intrigue, et l’ami des bonnes mœurs et de la vertu.