» Cela ne signifie rien peut-être, sinon que le poète, remuant et secouant pêle-mêle les éléments du monde, se réjouit de leurs combinaisons imprévues, comme l’enfant d’un caléidoscope. […] Sur le toit de chaume, de petits oiseaux, autour de la crèche, des pâtres, dans les airs, l’ange Rachel, chantent la venue du petit enfant, et le bénissent. […] Des femmes, des enfants, des rois, Attila, Charlemagne, Arthus, le pape Grégoire VII, se soulèvent de leur couche de pierre, et accusent le Christ de les avoir trompés : « Malheur ! […] Les enfants regardaient dans les yeux de leurs mères ; et les trouvant vides, sans larmes et sans pensée, ils criaient tout effrayés : Ma mère, laissez-moi ! […] Hors du principe de l’obéissance à Dieu, talent, science, industrie, prospérité publique, gloire nationale, tout n’est qu’un jeu, un vrai jeu d’enfants.

Empêche-t-il de trouver un peu d’exagération dans ces larmes que j’ai vu verser par une jeune mère et sa fille dans la chambre d’un homme qui mit ses enfants à l’hôpital ? […] Investi encore enfant d’un titre aristocratique, il prend possession à dix-huit ans d’un vaste manoir, d’une antique abbaye solitaire. […] Tous, enfants que nous sommes, nous ne pouvons nous empêcher d’en être émus. » Il portait dans les distractions de son âge une gravité précoce. […] Qui ne connaît la Confession d’un enfant du siècle (1836) ? […] Il a été bien complètement de son temps ; il a été l’enfant de son siècle.

Aussi bien, Monsieur Dandin n’avez-vous pas mémoire que vous vous êtes marié pour avoir des enfants gentilshommes ? […] Il a confié Agnès enfant à des religieuses avec instruction « de la rendre idiote autant qu’il se pourrait » ; et le succès a été complet. […] Mais encore Harpagon est celui de ses enfants qui ressemble le plus à un personnage abstrait. […] L’imbécile ne se doute pas de deux choses qui sont qu’il faut élever ses enfants et qu’il faut faire de manière que les enfants vous élèvent, à dresser les enfants on se fait un idéal, plus ou moins haut, selon lequel on les nourrit et selon lequel, plus ou moins, malgré soi, on se nourrit soi-même ; qui a, par lui-même, une certaine influence sur vous. […] Du côté de Tartuffe, Orgon est un enfant qui se laisse mener par la main et même « par le nez », comme dit Tartuffe.

— C’est bien, répond l’enfant, je me sacrifierai pour elle. […] — Je t’obéirai , dit l’enfant. […] Si tu es sage, le petit Noël t’apportera une poupée. » Or, les mères parlent toujours à leurs enfants comme s’ils avaient deux ans. […] Et il a fallu que, lisant l’Enfant malade, j’eusse, bon gré mal gré, des sensations de 1834. […]  » L’Enfant malade a été écrit pour être le plus amer remedium amoris qui se puisse.