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844. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

C’était Lucien Bonaparte, dont le nom répondait autant à la République qu’à l’Empire, caractère à deux aspects des hommes de deux dates, la République et l’Empire. […] C’était enfin le prince Napoléon, fils aîné du roi de Hollande et de la reine Hortense, frère du prince, alors inconnu, à qui les versatilités du peuple, les inexpériences de la liberté, les impatiences de la multitude et les péripéties du sort préparaient de loin, dans l’ombre, un second empire.

845. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier. — Correspondance de Chateaubriand (3e partie) » pp. 161-240

Au fond, madame Récamier n’avait pas la moindre passion politique ; c’était l’éclectisme de toutes les dates, depuis le Directoire, sous lequel elle était éclose, jusqu’au Consulat, où elle avait vécu en intimité avec les brillantes sœurs de Bonaparte, surtout avec madame Murat, la reine de Naples ; jusqu’à l’Empire, où elle avait eu la gloire de partager l’exil illustre de madame de Staël et de madame la duchesse de Luynes ; jusqu’à la Restauration, où elle était rentrée à Paris, comme victime couronnée de fleurs, non pour être immolée, mais pour être encensée ; jusqu’à la révolution de Juillet, qu’elle n’aimait pas, mais contre laquelle elle n’avait point de colère, et qui avait accru son importance en la faisant centre d’un salon aussi redouté qu’une tribune ; jusqu’à la République même, réminiscence caressée de ses premiers triomphes, et contre laquelle elle n’avait pas de parti pris, pourvu que la république ne fût ni ignoble ni terroriste. […] Le reproche n’était pas fondé ; son esprit, qui ne songeait qu’à l’attrait, n’était propre ni à l’intrigue ni à l’empire. […] Béranger a été enseveli, comme il avait vécu, dans l’apothéose ambiguë du peuple et de l’armée, de la République et de l’Empire !

846. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIIe entretien. Cicéron » pp. 81-159

X Rome était alors à une de ces crises tragiques et suprêmes qui agitent les empires ou les républiques, au moment où leurs institutions les ont élevés au sommet de vertu, de gloire et de liberté auquel la Providence permet à un peuple de parvenir. […] C’est donc cette puissance éternelle, à qui notre empire a dû tant de fois des succès et des prospérités incroyables, c’est elle qui a détruit et anéanti ce monstre, et lui a suggéré la pensée d’irriter par sa violence et d’attaquer à main armée le plus courageux des hommes, afin qu’il fût vaincu par un citoyen dont la défaite lui aurait pour jamais assuré la licence et l’impunité. […] XXXIV Les présages, langue divinatoire perdue aujourd’hui, qui annonçait, interprétait, solennisait tous les grands actes tragiques des citoyens ou des empires, avertirent et consternèrent, en abordant, les serviteurs de Cicéron.

847. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Cette idée des destins qui établissent l’empire d’Auguste, & la gloire de Rome, n’est due qu’à lui ; celle des vaisseaux changés en nymphes ne fait aucun tort à son imagination toujours belle, toujours sage. […] Saint-Evremont avoit dit que le prince Troyen étoit plus propre à être fondateur d’un ordre de moines que d’un empire*. […] En effet, que peut avoir à desirer le lecteur, après avoir vu l’implacable Junon appaisée, la mort de Turnus, Lavinie & l’empire du Latium, devenir le partage du héros ?

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