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585. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

Toute cette première partie du pontificat ne fut qu’une longue et difficile diplomatie entre les exigences injurieuses et les prétentions menaçantes de l’empire et la faiblesse consciencieuse du pape. […] Il lui fallait un homme mixte, mêlé de sacerdoce et de monde, aussi capable de ménager la vertu scrupuleuse du pape, sincèrement religieux, que de concéder au pouvoir dominateur et absolu de l’empire et du conquérant ce que Dieu lui-même commande à ses ministres de céder à ceux auxquels il donne l’autorité irrésistible du champ de bataille. […] Ayant parcouru le cercle de notre côté, il alla où se trouvaient les autres grands de l’empire, les ministres, et il sortit enfin des salons pour se rendre au théâtre. […] « Les cardinaux qui étaient intervenus au mariage demeurèrent dans l’antichambre, et ils subirent encore l’humiliation de se voir précéder dans l’introduction, — je ne sais si ce fut une équivoque ou un ordre pour mortifier le corps auquel ils appartenaient, — par les ministres de l’empire, bien que le cérémonial français lui-même accorde la préséance sur eux aux cardinaux.

586. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

Petit commis, puis secrétaire d’une mairie dans l’un de ces départements de l’Elbe nouvellement incorporés à l’Empire français, il se vit relevé, au printemps de 1813, par l’approche des Cosaques, et il prit part au soulèvement de la jeunesse allemande pour l’affranchissement du pays. […] L’empire qu’il avait sur lui-même était remarquable, et c’est là même une des originalités les plus saillantes de son caractère. Il y a une parenté étroite entre cet empire qu’il avait sur lui-même et la puissance de réflexion qui le maintenait toujours maître du sujet qu’il traitait en écrivant, et qui lui permettait de donner à ses œuvres ce fini dans la forme que nous admirons. C’est aussi par une conséquence de ce trait de son caractère que, dans maints de ses livres et dans maintes de ses assertions orales, il est très retenu et plein de réserve. — Mais il y avait d’heureux moments où un génie plus puissant se rendait maître de lui, et lui faisait abandonner son empire sur lui-même ; alors la conversation avait une effervescence toute juvénile, elle se précipitait comme un torrent qui descend des montagnes.

587. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

L’empire de l’Amour est au complet : Amour et Vénus en sont les souverains. […] Dans son empire sont l’Hermitage de Pensée, le Bois de Mélancolie, la Forêt de Tristesse, où se promènent ceux que l’Amour a blessés. […] Enfin cet empire a sa religion, un paradis, un purgatoire, et des martyrs. […] Jeunesse l’avait conduit dans l’empire de l’Amour, auquel il avait laissé son coeur en gage.

588. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Demain le chancelier de l’Empire demandera peut-être que la France se fasse protestante. […] Elles flottent et sourient en votre pensée rêveuse, ces effigies vagues et noyées dans la demi-teinte, ainsi que des types poétiques, des incarnations idéales de la femme du Directoire, de l’Empire, de la Restauration. […] Vendredi 13 novembre À déjeuner, à propos de Zola, dont le nom a été prononcé par moi, et qu’on abîme comme démocrate, je ne puis pas m’empêcher de m’écrier : « Mais c’est la faute de l’Empire. […] Je veux laisser un souvenir de cette pièce, qui fut vraiment pendant l’Empire, l’aimable domicile du gouvernement de l’art et de la littérature, le gracieux ministère des grâces.

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