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213. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — II » pp. 57-80

En même temps, comme il prévoyait une guerre générale prochaine, il observait de près le caractère des généraux de l’empire, qu’il connaissait déjà depuis son premier voyage de 1685, et auxquels il comptait bien avoir affaire, surtout le prince Louis de Bade et le prince Eugène ; et il ne se perdait point de vue en les dépeignant. […] Dans cette guerre du Rhin en particulier, Louis XIV avait besoin, en 1702, qu’on opérât une puissante diversion en faveur de l’électeur de Bavière, qui osait, au cœur de l’Allemagne, se déclarer pour lui, et qui était en danger, si on ne les partageait, d’avoir à porter le gros des forces de l’empire. […] La pensée politique dominait ce monarque ; il sentait l’importance de garder l’électeur de Bavière pour allié au centre de l’empire, et il voulait à tout prix lui prouver qu’il ne négligeait rien pour occuper les forces du prince Louis de Bade, et pour faire pénétrer un corps d’armée jusqu’à lui. Vous avez acquis beaucoup de gloire, écrivait Louis XIV à Villars (16 mars 1703), vous avez fait tout ce que le courage, le zèle le plus ardent et l’expérience la plus consommée me devaient faire attendre de vous ; ce qui vous reste à faire est encore plus important, et vous pouvez vous combler d’honneur et me procurer une paix glorieuse en joignant les troupes de l’électeur de Bavière, et en portant avec lui la guerre dans le milieu de l’empire. […] Après cela, allez vers l’Autriche, divisez les forces de l’empire, forcez-le à la paix, et nous verrons si l’on pourra croire sérieux ce que vous avez bien vu qui ne l’était pas quand je vous ai nommé l’emploi de connétable.

214. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Aussi, je ferai remarquer tout d’abord, pour décharger ma conscience, que venir le présenter comme le type et le modèle de la Critique littéraire sous le premier Empire et mettre ce second titre, comme on l’a fait, au frontispice des deux volumes qu’on publie, c’est un peu abuser de la permission qu’on se donne généralement de grossir les choses dans le passé. […] Boissonade dans le Journal de l’Empire, articles que, dans sa modestie, il signait de la dernière lettre de l’alphabet grec, d’un fi, n’ont pas et n’eurent jamais l’importance qu’on leur prête aujourd’hui après coup ; ils n’obtinrent jamais le succès et la vogue, plus ou moins mérités, qui s’attachaient dans le temps aux articles des Geoffroy, des Dussault, des Feletz, des Hoffman ; ils ne sont pas toute la critique littéraire du premier Empire ; que dis-je ? […] Boissonade donna dans le Journal des Débats ou de l’Empire sur la littérature grecque. […] Beuchot était rédacteur appointé du Journal de la Librairie sous l’Empire.

215. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Ces indécisions, ces inquiétudes, ces caprices, cet orgueil, étoient en effet le partage de la raison humaine, avant que le flambeau de la Foi vînt diriger ses lumieres, lui montrer les bornes qu’elle devoit respecter, & lui circonscrire l’espace abandonné à son empire. […] Rois, jaloux de la durée de votre Empire & du bonheur de vos sujets, n’oubliez jamais que les dogmes du seul Epicure, après avoir corrompu & renversé tous les Etats de la Grece, causerent la ruine de la République Romaine, qui avoir résisté aux armes victorieuses des Gaulois ; n’oubliez jamais que les Gouvernemens les plus sages ont toujours protégé & défendu la Religion, & que de toutes les Religions, la Chrétienne est celle dont les principes & la morale sont les plus propres à soutenir, entre vous & vos peuples, cet amour réciproque qui fait le bonheur de tous. […] Malgré cela, comparons les Siecles religieux avec les Siecles philosophiques ; ou plutôt, sans remonter ici jusqu'aux principes de la décadence de tous les Empires connus, qui n'ont en effet commencé à déchoir de leur grandeur, que lorsque la Philosophie a commencé à égarer les esprits, à énerver les ames, à substituer l'égoïsme à l'esprit patriotique, à rompre enfin les liens les plus solides de la Société, jetons un coup d'œil rapide sur les funestes effets qu'elle a produits de nos jours. […] N'a-t-on pas vu, dans mille circonstances, des maux occasionnés par la corruption des penchans désavoués ensuite par le regret, & réparés par un sincere retour vers le bien, aussi-tôt que la Religion a repris son empire dans le cœur du Coupable ? […] C’est surtout dans l’inégalité des conditions, dans la disproportion des fortunes, dans l’inexacte distribution des honneurs & des récompenses, que cette Religion fait connoître la douceur de son empire & la sagesse de ses loix, qui temperent & réparent, autant qu’il est possible, les adversités humaines.

216. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

histoire du consulat et de l’empire, par m. thiers. — article de m. villemain sur cet ouvrage. — esprit des institutions militaires, par le duc de raguse. — mort d’alexandre soumet. — jules de rességuier. — latour de saint-ibar. — virginie. […] Étienne, poëte comique distingué sous l’empire et organe spirituel de l’opposition libérale dès les débuts de la Restauration, pouvait sembler avoir rempli sa tâche ; mais M.

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