Je subsiste cependant, et ne puis m’empêcher de subsister. […] L’abolir est agir sur lui dans le temps et peut-être aussi dans l’espace ; c’est accepter, par conséquent, les conditions de l’existence spatiale et temporelle, accepter la solidarité qui lie un objet à tous les autres et l’empêche de disparaître sans être remplacé aussitôt. […] Notre spéculation ne peut s’empêcher d’en faire autant, et, naturellement, elle passe du sens relatif au sens absolu, puisqu’elle s’exerce sur les choses mêmes et non pas sur l’utilité qu’elles ont pour nous. […] Les formes sensibles sont devant nous, toujours prêtes à ressaisir leur idéalité, toujours empêchées par la matière qu’elles portent en elles, c’est-à-dire par leur vide intérieur, par l’intervalle qu’elles laissent entre ce qu’elles sont et ce qu’elles devraient être. […] Kant, Critique de la raison pure, 2e édit., p. 737 — — Au point de vue du contenu de notre connaissance en général, … les propositions négatives ont pour fonction propre simplement d’empêcher l’erreur. — Cf..
D’ailleurs, comme l’a remarqué Saumaise, les plus excellens ouvrages des Grecs & des Romains auroient infailliblement & entierement péri dans les siecles de barbarie, sans l’industrie de ces Faiseurs d’abregés qui nous ont au moins sauvé quelques planches du naufrage : ils n’empêchent point qu’on ne consulte les originaux quand ils existent. […] Cette imagination ne donne aucune réalité au prétendu petit poisson, & n’empêche pas que tout ce que les Anciens ont cru du remora ne soit une fable, comme ce qu’ils se sont imaginés du phénix, & ce qu’ils ont pensé du sphinx, de la chimere, & du cheval Pégase. […] La lecture de ce qui est écrit selon l’un de ces alphabets, n’empêche pas qu’on ne lise ce qui est écrit selon un autre alphabet. […] Et si l’on remonte plus haut, on trouvera des différences bien plus grandes encore, & qui ne nous empêchent pas de lire les livres qui ont été imprimés selon l’orthographe alors en usage. […] Enfin, c’est un simple alphabet de plus que je voudrois qui fût fait & autorisé par qui il convient ; qu’on apprît à le lire, & qu’il y eût certains livres écrits suivant cet alphabet ; ce qui n’empêcheroit pas plus de lire les autres livres, que le caractere italique n’empêche de lire le romain.
Le malheur est qu’il était empêché de voir les fruits de son travail, car les journaux auxquels il collaborait, à peine étaient-ils en route pour la France, qu’ils étaient torpillés. […] Maurice Brillant, en effet, n’a pu s’empêcher de nous raconter ses expériences gastronomiques et les lieux où il les a faites en compagnie. […] N’empêche qu’il m’aurait plu de voir écrit aux pages de la Guerre à vingt ans, ce prénom qui jaillissait des Amitiés françaises qu’elle commente avec tant d’éclat. […] N’empêche que, dans la chambre qu’il occupait à l’Instruction Publique, M. […] Ce titre ne l’empêcha point de travailler ; il n’eut pas tort : L’École des indifférents parut avant l’indicateur, avant la ligne, qui me semble encore empruntée à quelque sonnet de Hérédia.
« Enfin, je ne puis m’empêcher de croire avec M. […] » Il explique, aussi bien que l’expliquerait Marivaux lui-même, comment dans la comédie l’honnêteté nuptiale n’est qu’un leurre, « car la passion ne saisit que son propre objet ; le mariage, loin d’empêcher tout autre amour, le provoque au contraire » ; et c’est justement à cet amour profane que se rattache l’intérêt des plus honnêtes comédies. […] C’est pourtant là ce qui a empêché Molière d’être heureux ! […] Après Toinette venait madame Argan, et voyant madame Argan si violente et si dure, Molière ne pouvait s’empêcher de songer à sa femme, hélas ! […] Ce qui n’empêche pas Molière, quand il veut, de faire lui aussi sa petite scène politique : par exemple, la dernière scène du Sicilien, quand don Pèdre va se plaindre chez ce jeune sénateur tout occupé de danses, de concerts, de plaisirs de toutes sortes ; aimable censure dirigée, sans fiel, contre les jeunes successeurs éventés et élégants d’Omer Talon et de Mathieu Molé.