Les barrières de caste qui à Genève empêchaient Amiel de pénétrer dans certains milieux genevois, tombent à l’étranger. […] Les beaux rêves que faisait Amiel à Berlin et dans sa thèse de 1849, ceux d’une culture originale et active en Suisse romande, sont empêchés ou mutilés par deux forces : l’antagonisme, rançon du particularisme cantonal, antagonisme de Vaud contre Genève, de Genève contre Genève, du Genevois contre lui-même, et l’appel d’air, l’écrémage de Paris. […] Il n’est pas possible d’empêcher le peuple de donner le nom d’égoïsme à la vocation de la vie solitaire, à l’égotisme d’un journal-intimiste. […] La séance est ouverte : La fierté m’interdisait la beauté vénale ; la probité m’empêchait de songer à une femme mariée, la loyauté à une vierge, l’honnêteté à une surprise quelconque. […] Mais… Mais… (Amiel est né sous l’étoile de cette conjonction, qui empêche toute autre.)
Il s’appuya directement, dès le principe, sur l’article de la Constitution qui déclarait que nul ne pouvait être empêché, en se conformant aux lois, de professer le culte qu’il avait choisi. […] Après cette saisie, tous les censeurs de la police sont convoqués, Esménard, Lacretelle, Fiévée, etc. ; ils sont d’avis que rien ne doit en empêcher la publication, et l’on le pile tellement que l’édition entière de dix mille exemplaires ayant rendu 500 francs en carton, on a donné 500 francs à Nicolle comme dédommagement, tandis que moi je viens de lui en envoyer quinze mille. — Le duc de Rovigo a dit à mon fils : « Quoi ! […] — Pardon de vous parler si longtemps de moi ; mais je voulais profiter de l’occasion du chevalier Webb pour vous dire ce que je ne peux écrire par la poste. — Je serais charmée de voir Mme de Royer, et c’est uniquement la discrétion qui m’empêche d’insister sur son voyage ; vous pouvez bien le lui dire […] « Cher Camille, aucune course ne peut m’empêcher d’être ici le jour que vous me désignerez.
Je ne puis m’empêcher, chemin faisant, de relever encore en La Fayette tout ce qui se dénote dans le sens précédent, tout ce que trahit, en chaque occasion, son âme avide d’estime et honorablement chatouilleuse. […] Cela n’empêche pas qu’on ne l’ait vu, à un certain moment, mécontent de l’œuvre à laquelle il avait aidé ; il se crut joué, il se repentit. […] La Fayette, qui raconte ce détail et qui rappelle les chevaleresques paroles sur ce sang fidèle d’où la monarchie renaîtrait un jour, ne peut s’empêcher d’ajouter : « Constant (Benjamin Constant qui était de la conférence) se mit à rire du dédommagement qu’on m’offrait. » Et, en effet, la position de La Fayette en ce moment, au pied du trône des Bourbons, paraît bien fausse, surtout lorsqu’on a lu le jugement qu’il portait d’eux pendant 1814. […] En repassant pourtant l’histoire, je m’arrête avec méditation sur ces grands noms consolateurs de Charlemagne et de saint Louis ; et s’ils n’emportent pas la balance, ils empêchent le désespoir.
Macaulay tire la discussion de la région métaphysique ; il la ramène sur terre ; il la rend accessible à tous les esprits ; il prend ses preuves et ses exemples dans les faits les plus connus de la vie ordinaire ; il s’adresse au marchand, au bourgeois, à l’artiste, au savant, à tout le monde ; il attache la vérité qu’il démontre aux vérités familières et intimes que personne ne peut s’empêcher d’admettre, et qu’on croit avec toute la force de l’expérience et de l’habitude ; il emporte et maîtrise la croyance par des raisons si solides que ses adversaires lui sauront bon gré de les avoir convaincus ; et si par hasard quelques personnes, chez nous, avaient besoin d’une leçon de tolérance, c’est dans cet Essai qu’elles devraient la chercher. […] Supposons qu’un ami vienne nous demander si nous lui conseillons de risquer toute sa fortune dans une loterie où il n’a qu’une chance contre dix, nous ferions de notre mieux pour l’empêcher de courir un pareil risque. […] Un tel livre, avant le déluge, eût été considéré comme une lecture aisée par Hilpa et Shalum ; mais malheureusement la vie de l’homme n’est aujourd’hui que de soixante-dix ans, et nous ne pouvons nous empêcher de dire au docteur Nares que ce n’est pas bien à lui de nous demander une grande portion d’une si courte existence1375. […] — Il raconte le siége de Londonderry, il désigne la place que les anciens bastions occupent dans la ville actuelle, le champ qui était couvert par le camp irlandais, le puits où buvaient les assiégeants : quel habitant de Londonderry pourra s’empêcher d’acheter son livre ?