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320. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre IV. Racine »

Avant l’opéra, et par l’effet du même goût s’acclimata en France le ballet. […] Prenons le témoignage des contemporains : Quinault les satisfaisait, et Racine leur lit l’effet d’un brutal. […] Ses effets paraissaient trop crus, et blessaient l’optimisme galant des salons : Saint-Evremond, un homme d’esprit, trouvait Britannicus trop noir ; et la pièce, en effet, n’est pas « consolante ». […] Point de sublime ; point de mots à effets, de vers à détacher, à retenir. […] d’Hermione, le Seigneur, vous changez de visage, de Monime, le Sortez d’Hermione, voilà le sublime de Racine, des mots de situation, terribles ou pathétiques par les causes qu’on saisit et par les effets qu’on pressent.

321. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Heureusement qu’aux époques favorisées il n’entre pas moins de raison que de frivolité dans la mode ; l’effet de la frivolité est passager, l’effet de la raison demeure. […] Avouez-moi que ce n’est pas un petit effet de la Providence de s’être visiblement opposée au premier genre de vie qu’avait choisi un homme si dangereux12. » Quel est donc cet homme ? […] C’est Euripide disant de Polyxène qu’en tombant sous le couteau elle prit grand soin que sa chute fût honnête, et ajoutant, par l’effet de ce défaut, « qu’elle cacha les parties qu’il faut couvrir aux yeux des hommes. » C’est Balzac disant au roi, après des paroles plus enflées que solides, « qu’il ne faut plus qu’il parle d’agir puissamment, et de ne faire des coups d’Etat qu’avec la reine. » Il se moque de ses ridicules comparaisons : « Il n’y a de reptiles en mon jardin que des melons. » Il blâme le défaut de variété, la stérilité, le retour des mêmes idées et des mêmes mots. […] Les mêmes défauts y gâtaient l’effet des mêmes qualités. […] Le bon effet d’ailleurs était produit, et le mauvais commençait.

322. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Levi et Motti est plus parfait encore que précédemment ; les interprètes, toujours les premiers artistes d’Allemagne, sont tout à fait maîtres de leurs rôles : les personnages secondaires ont la même bonne volonté ; enfin, la mise en scène est simple toujours et minutieusement soignée ; et, toujours, c’est l’effet extraordinaire de ce théâtre vraiment féerique, où le drame apparaît comme la vision d’un autre univers qui se révèle aux assistants. […] Certes, l’admirable disposition de la scène de Bayreuth, l’orchestre invisible, la salle obscure, devait donner à la représentation de Tristan une beauté spéciale ; encore, le très grand soin mis aux scéneries (décorations, plastiques, mimiques) ; mais ce qui transforme Tristan, c’est surtout l’effet acoustique de l’agencement des instruments de l’orchestre et l’effet tout moral du milieu. […] L’orchestre invisible unit encore les sonorités ; en outre, la disposition des instruments par groupes donne à chacun une valeur presque topographique qui décuple l’effet de leurs agencements : ainsi sont encore, à la fois, précisés et fondus les timbres. De l’effet moral produit par l’agencement du théâtre, il a été souvent question. […] En même temps sont publiées quelques remarques : Sur le rappel des acteurs. — « Les Patrons ne doivent pas prendre en mauvaise part ni des artistes ni de l’auteur, si ceux-ci ne répondent pas aux applaudissements en s’avançant sur la scène ; ils se sont décidés à cette abnégation pour se tenir dans le cadre de l’œuvre d’art qu’ils ont à présenter au public. » Sur l’usage du texte. — « Pour obtenir le juste effet scénique il faut pendant la durée de l’acte diminuer l’éclairage de la salle au point de rendre impossible la lecture du texte.

323. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « II »

Wagner, quand il voulait, savait pourtant composer musicalement ces effets descriptifs ! […] Or, je me hâte de le dire, l’effet résultant a été supérieur à ce qu’attendaient les plus optimistes d’entre nous. […] Si les cuivres laissent à désirer (du moins les trombones et le quatuor des tubas), les cordes sont excellentes, et les violons en particulier ont donné des effets d’un incomparable éclat. […] Nous voyons donc la susceptibilité auditive et visuelle naturellement préparée, mais l’effet est encore accentué dans son intensité par quelques combinaisons architecturales des mieux appropriées. […] Néanmoins, de partout l’effet est produit.

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