. — Le Drame musical (1875). — Les Chants de la montagne (1877). — Mélidona (1879). — La Légende de l’Alsace, vers (1884). — Les Grands Initiés (1889). — Vercingétorix, 5 actes, en vers (1887) […] De même que « Richard Wagner n’est pas entré dans la légende en savant ou en curieux, mais en créateur », de même que Richard Wagner, « rejetant les aventures sans fin et tous les accessoires du roman, se place du premier bond au centre même du mythe et de ce point générateur recrée de fond en comble les caractères et l’organisme de son drame », de même enfin « qu’en restituant au mythe sa grandeur primitive, son coloris original, il sait y approprier les passions et les sentiments qui sont les nôtres, parce qu’ils sont éternels, et subordonner le tout à une idée philosophique », — de même Édouard Schuré dégage d’une époque historique ses éléments essentiels, lui recrée une émouvante jeunesse, et la fixe en cet état dans l’imagination humaine. […] Dans le mythe, au contraire, de grands types se dessinent en traits plastiques, leurs actions glorifient l’essence de l’humanité, et les vérités profondes reluisent à travers le merveilleux comme sous un voile étincelant de lumière. » Pour extraire de l’histoire le même diamant que de la légende, pour en dégager « l’essence de l’humanité », il faut donc des alambics plus puissants, un foyer plus concentré, une transmutation plus énergique… Il n’y a donc pas lien de confondre le symbolisme historique du Théâtre de l’âme avec le symbolisme légendaire du drame wagnérien.
Shakespeare a la tragédie, la comédie, la féerie, l’hymne, la farce, le vaste rire divin, la terreur de l’horreur, et, pour tout dire en un mot, le drame. […] Il fait étouffer l’élégie par le drame, Desdemona par Othello. […] Le deuil, le grand deuil du drame, qui n’est pas autre chose que le milieu humain apporté dans l’art, enveloppe cette grâce et cette horreur. […] Elles sont sœurs sans se connaître, et se touchent par l’âme, quoique chacune ait son drame à part. […] Du reste, il ne faut laisser envahir ni l’édifice par la végétation, ni le drame par l’arabesque.
II : Le drame. Ce qu’est le drame ; Shakespeare, Racine, Corneille, Molière, M. […] Becque ; théorie du drame ; le drame musical ; l’opéra. III : Le drame de Wagner. […] La musique dans le drame wagnérien.
Alors l’artiste doit employer des signes moins denses, plus différents, par leur aspect sensible, des choses qu’ils signifient : l’artiste plasticien use la peinture, au lieu de la statuaire ; le littérateur remplace le récit oral par le drame, et le drame par le roman. […] On sent tout de suite que le drame s’emplira de torturantes délices. Ce sera le drame de la volupté fatale, de l’insatiable et opprimante possession. […] Le drame fait corps avec la musique. […] Sans la mimique des acteurs, bien des passages saillants resteraient lettres mortes ; sans la musique, le drame ne serait qu’un stérile scénario.