Albert Samain est un poète d’automne et de crépuscule, un poète de douce et morbide langueur, de noble tristesse.
et certes, puisque les vents, les feux, les glaces prêtent leurs violences aux tourments de l’enfer, pourquoi ne trouverait-on pas des souffrances plus douces dans les chants du rossignol, dans les parfums des fleurs, dans le bruit des fontaines, ou dans les affections purement morales ?
Un paysage paraît-il nu, triste, désert, placez-y un clocher champêtre : à l’instant tout va s’animer : les douces idées de pasteur et de troupeau, d’asile pour le voyageur, d’aumône pour le pèlerin, d’hospitalité et de fraternité chrétienne, vont naître de toutes parts.
Parmi tous les sentiments qui peuvent ennoblir la vie et la rendre douce, on regrette de ne point trouver l’amitié. […] si réservées, malgré la douce émotion qui y règne ! […] Combien, méconnus de leurs semblables, trouvèrent enfin un confident de leurs peines dans le doux et triste ami de Charlotte ! […] avec quels doux mouvements d’espoir ! […] Mais l’Allemagne a l’obstination des caractères doux.