Le dedans d’un homme se montre en chacun d’eux : en Hugo jamais l’abandon de la nature ; il n’a ni joie, ni colère, ni douleur, ni tendresse ; il n’a que quelques adjectifs dans le cerveau. […] Rougeurs enflammées, flots de larmes, pâleurs défaillantes ; il prenait et quittait tous les visages, pouvant, au gré de ses ruses, rougir à d’impurs propos, pleurer de douleur, ou devenir blanc et s’évanouir avec des mines tragiques. […] La vieille Mme d’Héricourt tape déjà sur les doigts de ce monstre, quelle sera sa douleur quand les jeunes s’en mêleront. […] Vous rêvez de mondes et vous ne comprenez pas le vôtre, vous demandez des ailes et dédaignez vos pieds ; mais contestez-nous donc d’être hommes, sans vous écrier avec douleur : « L’homme ne veut pas être homme, mais ange, un dieu ailé ! […] Vacquerie, et bientôt ils n’oseront pas plus toucher aux légumes qu’aux viandes, et même, ô douleur !
La douleur naïve du survivant, la misère des orphelins, la destinée lugubre du cadavre errant sous les eaux, tout y est. […] Ses lazzi, ses saillies, sa drôlerie d’allure forment avec les explosions de douleur du vieux Roi, qui s’emporte contre l’orage et maudit ses filles, un de ces contrastes violents où le sublime et le burlesque se côtoient, où les éclats de rire et les sanglots sont alternés. […] N’est-ce pas ce qui éclaire et fait saillir les figures qu’il nous dépeint, ce qui rend le frisson de joie ou de douleur aux âmes qu’il interprète, ce qui, dans ses évocations d’âge et d’ordre divers, fait vivre le présent, rajeunit le passé, ressuscite l’histoire ? […] Le poète saturnien, que tenaillait un rhumatisme aigu, se croyait-il voué aux « douleurs fulgurantes » ? […] Ce n’est pas le sang de son cœur d’homme, ou, si l’on veut, d’enfant naïf, — d’un cœur que les douleurs ont rafraîchi, ont fait revivre et que la foi exalte puissamment — qui se répand encore dans ses ouvrages.
Ô douleur ! […] Ô mort toujours présente à ma douleur profonde ! […] Ô douleur ! […] …………………………………………… Respectez la douleur d’une mère éperdue. […] Peut-on raisonnablement supposer que les dieux fassent naître la douleur et le repentir dans l’âme du scélérat dont ils ont résolu la punition ?
Du reste, si Nietzsche se dégagea avec une douleur qui n’a rien que de très honorable, il se dégagea avec le courage qui était bien le fond de sa nature. […] « La plus belle vie pour le héros est de mûrir pour la mort en combattant. » — Et dès lors, ô douleur, où est ton aiguillon ? […] Il me semble qu’on a toujours parlé avec exagération de la douleur et du malheur comme s’il était de bon ton d’exagérer en cette matière. […] Mais on pourrait aussi lui découvrir des facultés de grande dispensatrice des douleurs. […] Nietzsche a dit que la volupté est le mobile de l’instinct vital et que cependant il faut vouloir la douleur. — Il a entendu que l’homme ne peut vouloir que son bien et qu’il a raison de le vouloir, mais qu’il apprend, ou doit apprendre, que le bien, même matériel, ne s’acquiert et ne s’achète que par la douleur acceptée, cherchée même, et que, donc, il faut la vouloir.