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593. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Ainsi, au dixième volume, après la mort de Grazia son amie : autour de lui, les gens sont accablés de sa douleur ; lui, qui ne pleure pas, sa douleur trouve, dans la musique, toute son expression, partant sa délivrance. […] Un philosophe a écrit : « L’essence métaphysique et réelle de la vie est la douleur » ; ce philosophe, un Allemand. […] La douleur obstinée refuse la philosophie et toutes les consolations idéologiques. […] La douleur chante. […] Que d’énergie dans la douleur et de noblesse dans le pathétique !

594. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Elle s’en distingue parce qu’elle aboutit à la douleur et au déséquilibre aussi fatalement que la santé à l’harmonie et à la joie. […] C’est une douleur d’amoureuse, et cela seulement. […] Le grand trou noir, d’où nous sortons dans la douleur pour y retomber dans la douleur, s’ouvrirait devant elles, à jamais noir et à jamais vide. […] C’est le second germe de douleur qu’enveloppe l’Idéal romantique. […] Autant je me sens expansif, fluide, abondant et débordant, dans les douleurs fictives, autant les vraies restent dans mon cœur, âcres et dures.

595. (1888) Poètes et romanciers

» Il y a là un cri de douleur, un vrai désespoir d’être resté quatorze ans de sa vie entre l’écho et le rêve des batailles . […] C’est dans des créations idéales qu’il a mis quelque chose de sa passion et de sa douleur. […] La douleur est notre loi sur la terre, subissons-la d’un cœur viril. […] Ce ne sont pas là des jeux de style, des accès de sensibilité d’imagination ; ce sont de vraies douleurs qu’il ressent, de vraies larmes qu’il mêle à la sève répandue des chênes. […] Ce que nous préférons à tout le reste, ce sont certains accents de douleur austère et de religieuse tristesse qu’arrache à l’âme de père le souvenir de la fille adorée.

596. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

Dans Jocelyn, purification par l’amour, par la douleur, et par le sacrifice. […] Le contraire se passe pour nos douleurs, nos misères de roi dépossédé. Si le plaisir est lumière, la douleur est ombre. […] Estaunié au contraire elle est ce train même, cette réalité des affaires humaines, la douleur se confond avec la vie, et l’énigme de la vie avec l’énigme de la douleur. […] Pourquoi l’essaimage automatique de la douleur, et la nécessité de toujours tuer pour vivre ? 

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