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386. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « J. de Maistre » pp. 81-108

cette correspondance, sortant tout à coup du carton d’une chancellerie, et de laquelle il résultait que l’auteur du Pape se moquait du Pape, que le comte de Maistre, dont le nom s’est élevé jusqu’à la hauteur d’une doctrine, n’était plus de Maistre, et que la vie de ce grand honnête homme avait les contradictions et peut-être les mensonges des petites gens de ce temps-ci. […] l’esprit cruel entré dans une doctrine cruelle, comme il arrive toujours, — car nos doctrines sont faites par la nature de notre esprit, — c’est Calvin, le froid, le raide, l’étroit Calvin, mais ce n’est pas Joseph de Maistre.

387. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Au sens propre, il sert à désigner l’ensemble des doctrines et des pratiques qui constituent les rapports de l’homme avec la puissance divine. […] Dans un sens plus restreint, on applique le mot religion à un ensemble de doctrines qui ne sont qu’une variante d’une doctrine plus générale. […] « C’est terrible à dire, avoue-t-il, mais il me paraît que si la doctrine de Jésus et celle de l’Église, qui a poussé dessus, n’avaient jamais existé, ceux qui s’appellent aujourd’hui chrétiens auraient été beaucoup plus près qu’ils ne le sont de la doctrine de Jésus, c’est-à-dire de la doctrine rationnelle qui enseigne le vrai bien de la vie. » Il ne s’aperçoit pas que, du moment qu’il ramène la doctrine chrétienne à n’être plus qu’une doctrine rationnelle, elle cesse d’être une religion, c’est-à-dire une révélation des rapports de l’homme avec Dieu ; elle devient une simple morale naturelle. […] Cependant, il n’a jamais cherché à grouper ses idées sur la musique en un corps de doctrine. […] Sur ce point, tous les poètes, tous les artistes sont, au fond, d’accord avec la doctrine de Schopenhauer qui formule philosophiquement l’aveu qu’ils se font tout bas.

388. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Les paroles de Jésus, sa doctrine, les rites de son culte qui ont si longtemps régi les consciences, nous sont devenus consubstantiels, et ils ont modelé nos facultés émotionnelles. […] Et l’Art continuera sa divine tradition, son évolution lente et majestueuse vers une doctrine plus simple et naïve, vers un art d’humanité que nous pourrons appeler — avec un jeune écrivain belge, M.  […] Je ne raconterai pas de quelle façon, vers 1860, les jeunes gens, las des verroteries romantiques et des fadeurs romanesques des Feuillet ou des Mérimée, se trouvèrent tout à coup férus pour les doctrines positivistes. […] * *   * Négligeant ce qu’elle possède d’émotion et de grandeur, je voudrais insister davantage sur l’humanité de cette doctrine d’art. […] Dans un explicite et merveilleux chapitre de la « Vie Héroïque », Le Carnaval des Destins, Saint-Georges de Bouhélier s’est efforcé à montrer l’opposition de l’existence actuelle et de vie véridique : « L’existence quotidienne parodie la Vie Éternelle, nous dit-il. » La doctrine naturiste est la doctrine des rapports.

389. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Deplace était la cause même, il faut le dire, des doctrines monarchiques et religieuses, entendues comme le faisaient les Bonald et ces chefs premiers du parti : il y demeura fidèle jusqu’au dernier jour. […] En revanche, on doit au patient collecteur, en le feuilletant, de voir passer sous ses yeux quantité de textes dont quelques-uns nouveaux, assez intéressants et qui ont trait de plus ou moins loin aux doctrines critiquées.

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