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1565. (1895) La vie et les livres. Deuxième série pp. -364

Le genre de mérite d’un Maspero, d’un Henri Weil, d’un Gaston Paris échappera toujours à l’appréciation de la plupart de nos contemporains ; et si ces hommes éminents n’étaient pas dignitaires de l’Université, membres de l’Institut de France et décorés de plusieurs ordres, ils occuperaient sans doute assez peu l’attention du public, inapte, en général, à percevoir, entre les hommes, des degrés et des différences. […] J’ai malheureusement trop peu voyagé pour savoir exactement quelles différences séparent Tréguier de Bénarès, de Jagatnata, de Kiotoc ou des lamaseries du Thibet.

1566. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Homme, bête ou plante, y a-t-il si grande différence ?

1567. (1933) De mon temps…

  J’ignore quelle fut l’origine entre Villiers et Mendès de l’antipathie réciproque, pour ne pas dire plus, qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre, mais je crois qu’elle venait de profondes différences de race et de nature.

1568. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

Stendhal, montrant Julien Sorel, au milieu des séminaristes, ses compagnons d’étude, dit : « Il ne pouvait plaire, il était trop différent. » Puis, plus loin : « J’ai assez vécu pour savoir que différence engendre haine. » M.  […] Et encore, en y regardant de près, on ne saisit pas exactement la différence morale qui sépare des honnêtes gens, des gens réguliers que nous respectons et à qui nous pardonnons tout, ces vagabonds du meurtre, ces industriels du vice, dont l’ignominie nous révolte et nous dégoûte tant : les mêmes désirs, les mêmes passions, et presque les mêmes actes se répètent, des profondeurs où ils grouillent aux sommets où resplendit l’élite humaine.

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