Voyez plutôt la différence ! […] S’il se peut, puisque des physiciens l’assurent, que les sons et les couleurs en eux-mêmes ne soient que les vibrations d’une même matière subtile, il ne demeure pas moins vrai que la différence que nous y percevons est toute en nous, c’est-à-dire dans la constitution de nos organes. […] Car, d’une première différence, il en découle aussitôt une seconde. […] Mais déjà, quel que soit le choix des sujets, et si je ne me suis pas trompé moi-même à la signification des passages que je transcrivais tout à l’heure, le lecteur a reconnu la différence ; — et qu’elle creuse un abîme entre le naturalisme français et le naturalisme anglais. […] Cette première différence en entraîne d’autres, qui suivent comme nécessairement, et qu’il s’agit de mettre en lumière.
Comment de ce mélange si confus, de ce broiement en tous sens, de cet amalgame d’apparence si incohérente, était-il sorti en ces divers lieux, et avec des différences tranchées, des produits congénères pourtant et marqués de certains traits de commune ressemblance ? […] Littré, qu’il y a eu, dans cette transformation confuse de l’ancien latin et dans son passage aux idiomes romans modernes, des traits singuliers de ressemblance jusque dans la diversité, de conformité jusque dans les différences : Facies non omnibus una, Nec diversa tamen ; qualem decet esse sororum.
Beaucoup des choses qui passionnent mon imagination et mon cœur sont déjà épuisées pour lui ; sa nature n’est pas la mienne, son monde n’est pas le mien. » Cette différence des deux natures se révélait au premier coup d’œil entre ces deux hommes. […] — « Qu’il me paraît étrange, écrivait Schiller à son ami, ministre et favori d’un souverain, de vous voir lancé au plus haut et au plus épais de ce monde, tandis que je suis assis entre mes pauvres fenêtres de papier huilé, n’ayant aussi que papiers devant moi, et que cependant, malgré cette différence dans nos destinées, nous puissions nous comprendre si parfaitement l’un l’autre !
C’est pour n’avoir pas compris la différence de ces deux âges de l’humanité que l’on fait tant de sophismes sur les rapports de l’Église et de l’État. […] Imaginez une mort vulgaire pour couronner la vie de Jésus, quelle différence !