À l’une des tables, un homme à la stature olympienne, au milieu d’un groupe d’esthètes, trônait, pérorant, flave et rose, sous un nuage de tabac, comme un dieu sous l’encens.
On croyait que le sang, la fumée et ce qu’il y a de plus spiritueux dans nos aliments, était la part des morts comme celle des dieux.
Homère, comme toujours et partout y serait le premier, le plus semblable à un dieu ; mais derrière lui, et tel que le cortège des trois rois mages d’Orient, se verraient ces trois poètes magnifiques, ces trois Homères longtemps ignorés de nous, et qui ont fait, eux aussi, à l’usage des vieux peuples d’Asie, des épopées immenses et vénérées, les poètes Valmiki et Vyasa des Indous, et le Firdousi des Persans : il est bon, dans le domaine du goût, de savoir du moins que de tels hommes existent et de ne pas scinder le genre humain.
Elle (la Muse) a perpétué ta gloire… Et a fait égale aux dieux L’éternité de ta mémoire.