Sa destinée errante, qui l’avait jetée et ramenée plus d’une fois de Rotten à Bruxelles, de Bruxelles à Rouen, puis à Lyon, à Bordeaux, sauf quelques stations d’assez courte durée à Paris, eut un dernier et notable épisode en 1838. […] Thiers, et si elle subit plus tard des variations ou des réductions, elle ne descendit pas en dernier lieu au-dessous du chiffre de deux mille francs. […] Ondine avait été nommée en 1848, et grâce à l’appui d’Armand Marrast, dame inspectrice des institutions de jeunes filles, fonction dont elle remplit exactement les devoirs jusqu’à sa maladie dernière. […] Toutes les vertus habitent le cœur de notre roi ; il est sensible au dernier point, et son cœur est d’une piété douce. […] … » — Et à ce seul point de vue du talent littéraire et poétique, qui se révèle en tout ce qui s’échappait de sa plume, vers ou prose, qu’on me permette de joindre encore un dernier témoignage, comme appréciation de cet art exquis et naturel qu’elle portait en elle.
Son Dernier Chouan, en 1829, l’avait fait remarquer pour la première fois, mais sans le tirer encore de la foule ; sa Physiologie du Mariage lui avait acquis la réputation d’un homme d’esprit, observateur sans scrupules, un peu graveleusement expert sur une matière plus scabreuse que celle dont avait traité Brillat-Savarin ; mais c’est à partir de la Peau de Chagrin seulement que M. de Balzac est entré à pleine verve dans le public, et qu’il l’a, sinon conquis tout entier, du moins remué, sillonné en tout sens, étonné, émerveillé, choqué ou chatouillé en mille manières. […] De 1821 à 1829, époque où M. de Balzac commença de se faire remarquer par la publication du Dernier Chouan, qu’a-t-il tenté ? […] Enfin nous avons eu la satisfaction de dresser une filiation aussi complète qu’il nous a été possible, bien que nous y sentions encore beaucoup de lacunes : les Deux Hector, le Centenaire, 1821 ; le Vicaire des Ardennes, 1822, et, durant cette même année, Charles Pointel, l’Héritière de Birague, Jean-Louis, le Tartare ou le Retour de l’Exilé, Clotilde de Lusignan ; en 1823, la dernière Fée, Michel et Christine, l’Anonyme ; en 1824, Annette et le Criminel ; en 1825, Wann-Chlore ; en 1827, le Corrupteur ; cela ne nous mène pas loin du Dernier des Chouans et de 1829, moment où la vie littéraire de M. de Balzac se produit au grand jour. […] Ainsi, plus tard dans le conte du Rendez-vous, M. de Balzac nous peindra Julie d’Aiglemont au retour de cette soirée brillante où elle a reconquis à force de coquetterie et de triomphe la fantaisie passagère de son mari ; il nous la peindra cédant une dernière fois par bonté et par calcul à l’égoïste faveur dont M. d’Aiglemont l’honore ; puis tout aussitôt, dès qu’elle se retrouve à elle, nous la voyons sombre, sur son séant, dans le lit conjugal, près du mari endormi, rougissant et pleurant comme d’un crime de cette espèce de profanation calculée à laquelle elle s’est soumise : il y a là une page admirable de vérité et de douleur. […] » La Recherche de l’Absolu, dernière publication de M. de Balzac, n’est pas un de ses meilleurs romans : mais, à travers des circonstances fabuleuses et injustifiables, cette histoire a beaucoup de mouvement, de l’intérêt, et c’est une de celles où l’on peut le plus étudier à nu la manière de l’auteur, sa pente et ses défauts.
On l’occupa successivement dans les diverses maisons de l’Ordre à Saint-Ouen de Rouen, où il eut une polémique à son avantage avec un jésuite appelé Le Brun ; à l’abbaye du Bec, où, tout en approfondissant la théologie, il fit connaissance d’un grand seigneur retiré de la cour qui lui donna peut-être la pensée de son premier roman ; à Saint-Germer, où il professa les humanités ; à Évreux et aux Blancs-Manteaux de Paris, où il prêcha avec une vogue merveilleuse ; enfin à Saint-Germain-des-Prés, espèce de capitale de l’Ordre, où on l’appliqua en dernier lieu au Gallia Christiana, dont un volume presque entier, dit-on, est de lui. […] Par l’effet d’une intrigue qu’il avait ignorée jusqu’au dernier moment, le bref ne fut pas fulminé, et sa position de déserteur devint tellement fausse qu’il n’y vit d’autre issue qu’une fuite en Hollande. […] Nous ne signalerons, entre les productions dernières de sa prolixité, que l’Histoire d’une Grecque moderne, joli roman dont l’idée est aussi délicate qu’indéterminée. […] Septembre 1831 Pour compléter cet article, il faut y joindre celui qui a pour titre : L’Abbé Prévost et les Bénédictins, dans les Derniers Portraits ; et, dans le tome IX des Causeries du Lundi, celle qui a pour titre : Le Buste de l’abbé Prévost. […] Chamfort rapporte que le chancelier Daguesseau n’avait précédemment donné à l’abbé Prévost la permission d’imprimer les premiers volumes de Cléveland que sous la condition expresse que Cléveland se ferait catholique au dernier volume.
Son dernier mot est un acte de bonté et de compassion. […] Quand le Cheval de bois fut introduit dans la ville, Cassandre dénonça la phalange armée que recelaient les flancs du colosse : une dernière fois elle ne fut pas écoutée. […] Sa mort du moins sera vengée ; un dernier éclair de divination l’illumine, il lui fait voir Oreste, dans les ténèbres de l’avenir, marchant vers Argos, un glaive à la main. — « Notre vengeur viendra ! […] Soyez-en témoins, puisque je vais mourir. » Sa dernière parole est un oracle d’une mélancolie infinie, tel que La Sibylle du Dies irae aurait pu le rendre. […] C’est sur cela que je gémis, et bien plus que sur tout le reste. » — Elle a tout dit, sa dernière larme est tombée.