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1291. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre I. Renaissance et Réforme avant 1535 — Chapitre I. Vue générale du seizième siècle »

La rencontre de la France et de l’Italie se fit dans les dernières années du xve  siècle : il ne s’agit plus de quelques individus qui portent ou rapportent chez nous quelques lueurs de civilisation ultramontaine. […] Les studieux jeunes gens nés dans les dernières années de Louis XI, que l’éducation scolastique avait laissés inquiets et affamés, lisent avidement, avec un esprit nouveau, avec l’esprit des Pogge, des Valla, des Guarino, les grandes œuvres latines dont le moyen âge n’avait ni pénétré le sens profond ni senti l’admirable forme : ils reçoivent la révélation de ce qu’avaient caché trop longtemps les bibliothèques des couvents.

1292. (1888) Demain : questions d’esthétique pp. 5-30

Anatole France me fit, dans le Temps du 5 août dernier, une réponse du plus haut intérêt, mais où je ne trouvai pas la solution des problèmes littéraires que je lui soumettais, Ces problèmes eux-mêmes, il se défendait d’en être passionné ; avec un peu d’ironie — d’ailleurs d’excellent ton — il me traitait d’esthète : Vous êtes esthète et vous voulez bien me croire esthète. […] Telle m’apparaît, Monsieur, la morale à déduire de l’histoire littéraire do nos trois derniers siècles.

1293. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XVII. Romans d’histoire, d’aventures et de voyages : Gebhart, Lemaître, Radiot, Élémir Bourges, Loti » pp. 201-217

Renan l’avait fort bien compris qui, dans la préface d’un de ses derniers recueils de pages fugitives, s’excusait sans aucune sincérité, son sourire l’avouait, de ses fantaisies sans conséquence, se reprochait, à un âge où on ne devrait plus s’occuper que de travaux sérieux, de vérités éternelles, de donner ses soins à des publications qui l’amusaient sans plus. […] Lentement, on n’a pas de hâte dans ce pays de paresse, ils découvrent qu’ils s’aiment et ni le devoir, ni les vains scrupules n’arrêtent Clotilde, mais seulement l’effroi physique instinctif, le recul au dernier moment devant un homme admirable, mais dont les lèvres ne sont point faites comme les nôtres, ni sans doute le cerveau.

1294. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

C’est l’évaluation individuelle qui décide en dernier ressort du bien et du mal. […] L’aristocrate en arrive à perdre la foi sinon dans ses propres pensées, du moins dans leur efficacité sociale et il n’a plus de refuge que dans l’individualisme pessimiste dont Vigny et Gobineau restent les parfaits prototypes, dans la tour d’ivoire du penseur misanthrope où les esprits blessés trouvent un dernier, hautain et silencieux abri.

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