On voudrait, à cette occasion, montrer comment a grandi, puis s’est développée cette âme d’un admirable chrétien, preuve vivante que le divorce ou l’accord entre le monde moderne et la foi relèvent essentiellement du domaine individuel. […] Le portrait de Mercadier, de ce « vendeur » professionnel, est tracé avec une précision, tout ensemble admirative et résistante, qui en fait un type aussi marqué que si le récit, au lieu de se condenser en un court morceau, se fût développé en un volume. […] Sans ces rivalités entre ces Républiques pourtant sœurs, la personnalité civique, intellectuelle et artistique de chacune se serait-elle développée comme elle a fait ? […] Le génie de Benozzo Gozzoli s’y développe dans sa liberté, pour nous raconter l’histoire de Noé, celle d’Abraham, de Jacob et d’Ésaü, de David, de Salomon. […] Dans l’entre-temps il avait professé à l’École de guerre le cours de tactique appliquée d’artillerie et développé là des idées sur le rôle de cette arme, qui devaient se vérifier dans le terrible conflit de 1914.
Champfleury, ils mettaient dans la bouche d’un grotesque les idées et les professions de foi qu’a reprises et développées sérieusement la plume pesante et convaincue de M. […] C’est sans doute dans cette étude que s’est affinée d’abord leur curiosité, développé leur « sens artiste », et que leur goût s’est délicatement perverti. […] Ainsi presque tous les principaux personnages de MM. de Goncourt ne se développent point dans des phases qui se lient et s’engendrent : ils se révèlent, de loin en loin, par des accès. […] Ce goût malsain s’explique si l’on considère que ce qui nous attache à un grand artiste, c’est ce qu’il a de particulier, ce sont ses qualités propres et vraiment originales, c’est-à-dire précisément celles qui, développées à outrance et sans contrepoids, deviendront des défauts aux yeux des critiques non prévenus et des esprits amis de la mesure ; mais les initiés ne s’en apercevront point, ou bien, comme ces défauts ne font qu’accentuer la marque personnelle par où ils ont été séduits, s’ils les sentent, ils les aimeront comme des qualités de plus en plus singulières.
Ainsi on est toujours ramené à ces deux questions : Qu’est-ce que l’art en lui-même, et comment se développe-t-il dans le développement général de l’Humanité ? […] Et de même que notre vie de nutrition se développe et s’entretient en s’assimilant des parties matérielles du monde extérieur, de même notre vie de relation se développe et s’entretient en s’assimilant des impressions du même monde extérieur. […] Au surplus les considérations sur l’art, renfermées dans ce Discours, auraient besoin d’être développées plus largement.
Outre ces divers moyens de dispersion, il ne faut pas oublier que, lorsqu’un étang ou un cours d’eau se forme pour la première fois sur une île récemment émergée, cette station aquatique reste longtemps inoccupée ; de sorte qu’une seule graine ou un seul œuf a toute chance de réussir à se développer. […] C’est qu’en effet les arbres semblent peu propres à émigrer jusque dans les îles océaniques éloignées, tandis qu’une plante herbacée, bien que fort incapable de lutter en stature avec un arbre déjà développé, lorsqu’elle vient à s’établir sur une île où elle n’a d’autres concurrents que des plantes herbacées comme elle, peut rapidement gagner l’avantage sur celles-ci par une disposition à acquérir une taille de plus en plus haute, jusqu’à couvrir ses rivales de son ombre. […] — Résumant toutes les remarques précédentes à l’égard des habitants des îles océaniques, c’est-à-dire le petit nombre des espèces, et la richesse proportionnelle des formes autochtones ou des classes et sections de classes toutes locales qu’elles contiennent, l’absence de groupes entiers, tels que les Batraciens et les mammifères terrestres, malgré la présence de Chauves-Souris, les proportions toutes particulières de certains ordres de plantes, les formes herbacées développées en arbres, etc., chacun de ces faits me semble s’accorder infiniment mieux avec l’idée que des moyens de transport occasionnels ont une efficacité suffisante pendant le cours prolongé des temps, pour peupler des îles, même très éloignées, plutôt qu’avec la supposition que toutes nos îles océaniques ont été autrefois rattachées aux continents voisins par des terres continues ; car dans cette dernière supposition la migration aurait probablement été plus complète, et, en admettant la possibilité des modifications, toutes les formes vivantes auraient été plus également modifiées en raison de l’importance considérable des relations d’organisme à organisme. […] On conçoit que ces divers types ne purent sortir les uns des autres, mais se développèrent parallèlement en divergeant de plus en plus d’un type primordial commun, mal fixé, mal déterminé et très variable, étant sans lois héréditaires ; toutes les parties de cet être primitif, d’abord fonctionnellement identique, comme aujourd’hui encore chez les hydres, ayant pu successivement se localiser pour les mêmes fonctions dans un ordre différent et souvent inverse.