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1142. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Il arrive d’ailleurs presque toujours que celui qui nous fait des peintures du monde s’y complaît trop visiblement, se sait bon gré d’être si bien au courant des élégances, prodigue les détails qui nous les révèlent. […] Et elle se donne généreusement, avec un entrain de tous les diables, dans ces rendez-vous de Versailles qui nous sont si bien contés, avec des détails si savoureux et des nuances si subtiles.

1143. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

Ce que je remarque surtout, c’est qu’il m’est possible, en lisant Hume, de le contrôler, de le contredire quelquefois : il m’en procure le moyen par les détails mêmes qu’il donne, par la balance qu’il établit. […] Dire en général aux gouvernants qu’il ne faut être à aucun degré révolutionnaire, ce n’est nullement leur indiquer les voies et moyens, les inventions nécessaires pour conserver ; car c’est dans le détail de chaque situation que gît la difficulté et qu’il y a lieu à l’art.

1144. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

Simonide le disait mieux dans des vers dont voici le sens : « La santé est le premier des biens pour l’homme mortel ; le second, c’est d’être beau de nature ; le troisième, c’est d’être riche sans fraude ; et le quatrième, c’est d’être dans la fleur de jeunesse entre amis. » Ces traités où la théorie s’évertue à démontrer les machines et les industries de détail du bonheur, et à inventer à grande peine ce qui naît de soi-même dans la saison, me rappellent encore un joli mot de d’Alembert, et qui ne sent pas trop le géomètre : « La philosophie s’est donné bien de la peine, dit-il, pour faire des traités de la vieillesse et de l’amitié, parce que la nature fait toute seule les traités de la jeunesse et de l’amour. » Il est pourtant des endroits bien sentis dans le traité de Mme du Châtelet : elle y parle dignement de l’étude, qui, « de toutes les passions, est celle qui contribue le plus à notre bonheur ; car c’est celle de toutes qui le fait le moins dépendre des autres ». […] Son secrétaire Longchamp nous a raconté dans le plus grand détail la manière dont il prit dès l’origine toute cette aventure, sa colère dès l’abord et sa fureur de se voir trompé, puis sa résignation à demi risible, à demi touchante.

1145. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Les détails qu’on pourrait donner à cet égard sembleraient fabuleux, et ne seraient que vrais. […] Mais les détails sont faibles souvent ; ils sont assez nombreux et variés, mais moins fins, moins fouillés, d’une observation bien moins originale et moins neuve que chez M. de Balzac.

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