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804. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXXIe entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff » pp. 237-315

Bientôt pourtant il se sentit fatigué de cette investigation ; peu à peu il y renonça, et Boris n’éprouvait pas un grand désir de l’y ramener. […] Viéra en faisait elle-même les honneurs, servait avec soin ses hôtes, et cherchait à deviner leurs désirs. […] « Étienne Pétrovitch, dit-il enfin, je dois vous exprimer un désir dont vous serez bien surpris. […] — Un désir auquel vous ne vous attendez certainement pas. » Étienne ouvrit les yeux. […] Il semblait qu’il avait le désir de lui parler ; pourtant il se tut.

805. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Le souvenir, la volonté, le mysticisme, la sympathie, l’oubli, le désir, autant d’interrogations qui recevaient dans ces lettres les réponses les plus subtiles et trouvaient un souple vêtement. […] À cette époque, il ignore le français mais il n’a qu’un désir, celui de l’apprendre, de l’écrire. […] Et jusque dans « votre ardeur à conquérir un tendre objet fragile » votre désir « se nuance de fierté, de beauté, comme on voit chez Racine » car Edith vous l’a permis. […] Si nous ajoutons à cela un désir de précision, une peur du vague dans les faits et dans les sentiments, aurons-nous les trois mobiles de la vie d’Alfred Fabre-Luce ? […] Cet examen de la patrie était fondé sur le goût du moral et sur un désir de revenir à un culte de la sagesse.

806. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Le désir qu’il ressent de se pénétrer lui-même a le plus exercé son génie. […] Ainsi l’attrait des beaux-arts et des sciences tient pareillement à notre désir de nous bien connaître et de jouir de nous-mêmes. […] La sensibilité dont je parle ne se confond pas avec la faiblesse des organes irritables qui livrent le cœur à toutes les impressions passagères de la société, qui l’agitent au moindre désir, le désolent aux contrariétés qu’éprouve son caprice, l’abandonnent, comme au souffle du vent, à tous les hasards qui se jouent de sa mobilité puérile ; trouble dont il ne sort qu’en se plongeant dans une mélancolie rêveuse et lunatique. […] Je dis que la philosophie de Voltaire, comme fonds de pensées, fut sa raison, parce qu’il lui dut ce caractère distinctif de son talent qui se montre sans cesse animé du désir de rendre sa plume utile aux idées éternelles de justice et d’humanité : ses vues générales sont toujours nobles et imposantes, quoiqu’elles nuisent à la fidélité de ses peintures historiques et locales. […] En s’efforçant à les débattre, on ne révèle que la manie qu’on a d’en parler vainement : on laisse oublier l’homme lettré pour contrefaire l’homme d’état ; on s’escrime à philosopher, au lieu de remplir sa tâche en philosophe ; on trompe, on rebute l’auditeur judicieux qu’attira pour vous écouter le seul amour des belles-lettres, ou le désir peut-être de distraire son cœur de la triste et fatale image des révolutions de la politique dont on lui renouvelle le souvenir.

807. (1894) Études littéraires : seizième siècle

» Et c’est ici l’homme d’action réfléchi, qui ne laisse rien au hasard, et qui se rend compte de son désir, de son intention, de ses moyens et de son but. — Ensuite : « pourquoi tel obstacle ? […] Qui eût cuidé le désir d’un cœur franc Être caché dessous un papier blanc ? […] Ce qui est fortuit c’est l’objet de l’ambition, l’objet des désirs, l’objet de l’amour. […] Il en faut dire autant des désirs, des vœux que nous formons sans cesse. […] Par exemple, après avoir fermement établi son principe du serf arbitre, il arrive à cette objection qu’on lui fait : « Si le commencement même du désir de croire ne peut être donné à l’homme que par Dieu, il est inutile que vous prêchiez. » — Pardon !

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