. — Admirons la Providence, qui dans les premiers temps où les hommes encore idolâtres étaient incapables d’entendre la raison, permit qu’à son défaut ils suivissent l’autorité des auspices, et se gouvernassent par les avis divins qu’ils croyaient en recevoir.
Qu’on se figure en effet dans ses rapports avec le monde une sensibilité très-fine, très-exquise, qui pénètre vite les motifs cachés, les racines mauvaises des actions, qui saisit la pensée sous l’accent, la fausseté à travers le sourire, qui subodore en quelque sorte les défauts des autres mieux qu’eux-mêmes, et s’en incommode promptement57. […] Lemontey, en sa dissertation sur le naufrage du Saint-Géran, excellent littérateur, à l’affectation près, a fort bien jugé au fond, bien que d’un ton de sécheresse ingénieuse, ce chef-d’œuvre tout savoureux : « M. de Saint-Pierre, dit-il, eut la bonne fortune qu’un auteur doit le plus envier : il rencontra un sujet constitué de telle sorte qu’il n’y pouvait ni porter ses défauts, ni abuser de ses talents. […] Michel-Ange traitait volontiers Raphaël d’efféminé ; Corneille parlait de Racine comme d’un blondin ; Buffon répondait à Hérault de Séchelles qui le questionnait sur le style de Jean-Jacques : — « Beaucoup meilleur que celui de Thomas ; mais Rousseau a tous les défauts de la mauvaise éducation ; il a l’interjection, l’exclamation en avant, l’apostrophe continuelle. » On vient d’entendre Bernardin de Saint-Pierre, visiblement impatienté, prononcer sur l’auteur de René : « Imagination trop forte !
C’est là le défaut des jeunes filles de la création de M. […] — C’est une jolie musique que ce duo champêtre ; elle n’a qu’un défaut, celui d’être un peu fausse… Aussi bien nous y reviendrons. […] A vous les agrafes d’or, les pendants d’oreilles, les colliers ; à vous aussi les peignes et les couronnes sans défaut, les joyaux précieux montés en bagues… Il pleut des bijoux comme dans un rêve. » Donc, pour redescendre de ces hauteurs sur le plancher de la comédie du Gymnase, M. de Trélan et mademoiselle Caliste se complaisent un peu trop dans leur idéal de grenier en fleurs.
Ils ont leurs défauts littéraires, mais ils sont ce qu’on appelle des écrivains de race, et cela seul couvre tout, si cela oblige à tout… Leur Renée Mauperin, republiée par Alphonse Lemerre, je ne la connaissais pas. […] Là est le défaut et le danger de ce livre. […] X C’est ce défaut capital d’invention qui frappe d’abord dans le livre de M. de Goncourt.